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Critique de boudicca


La fréquence du chant émis par les différentes espèces de baleines pour communiquer entre elles oscille habituellement entre 12 et 25 hertz. En tout cas c'est ce que l'on croyait avant la découverte en 1989 d'un cétacé capable d'émettre jusqu'à 52 hertz. Condamné à la solitude (les scientifiques la surnomment d'ailleurs « la baleine la plus seule au monde »), ce cétacé unique en son genre ne se contente pas de communiquer différemment de ses congénères mais adopte également une toute autre trajectoire. Les hypothèses avancées pour expliquer la singularité de l'animal ne manquent pas (représentant d'une sous-espèce ? victime d'une malformation ?) mais la créature continue aujourd'hui encore d'attiser la curiosité de la communauté scientifique... et littéraire. Car c'est bien cette « baleine 52 hertz » qui se situe au centre du nouveau roman de Pierre Raufast avec lequel j'ai décidé (sur les bons conseils de mon cher et tendre) de faire plus ample connaissance. L'ouvrage met en scène un certain Richeville, jeune diplômé en économie qui se retrouve, sur un coup de tête, à faire partie d'une expédition scientifique lancée à la recherche de cette mystérieuse baleine. « Quelque chose de grand va se passer. Dans une poignée de secondes, la fameuse baleine va surgir. Ils vont être les premiers au monde à l'observer. »

Richeville n'est toutefois pas le seul homme à bord et les autres membres de cet équipage pour le moins hétéroclite auront eux aussi l'occasion de relater leur histoire et d'expliquer les raisons de leur présence sur ce navire. Outre le récit des aventures rocambolesques de Richeville, le lecteur apprend ainsi à faire connaissance avec les différents personnages (un ancien hacker, un généticien...) dont le passé soulève d'intéressantes questions relatives aux travers de la société d'aujourd'hui (renforcement de la surveillance informatique, multiplication des problèmes écologiques...) L'auteur s'est de toute évidence bien documenté sur son sujet et n'hésite d'ailleurs pas à parsemer son roman de quelques anecdotes scientifiques attrayantes mais aussi de références à ses précédents romans (« La Fractale des raviolis » et « La variante chilienne »). Son style est en tout cas nettement reconnaissable, plein d'humour et de cynisme même si le roman est empreint d'une indéniable gravité. le thème de la solitude, notamment, est au centre du récit, que ce soit celle du protagoniste ou celle de l'animal qu'il poursuit, et les réflexions de l'auteur sur le sujet donne à l'ensemble un petit côté mélancolique qui ne laissera pas le lecteur indifférent.

Pierre Raufast se penche avec son nouveau roman sur un fait scientifique intéressant autour duquel il tisse plusieurs histoires plus ou moins rocambolesques que l'on découvre au fil des pages avec beaucoup de plaisir. Merci à Babélio et aux éditions Alma pour cette belle lecture !
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