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Critique de Billie72


Avez-vous déjà entendu parler de Vincent Ravalec, écrivain et scénariste français né en 1962 à Paris ? Son roman Cantique de la racaille a remporté le Prix de Flore 1995, et il l'a lui-même adapté au cinéma, avec Yvan Attal dans le rôle de Gaston.

Figurez-vous que j'ai acheté mon exemplaire en francs, et lu Cantique de la Racaille à sa parution. Et là, comme ça, j'ai eu envie de le relire, plus de 25 ans plus tard…

Gaston, le narrateur, vit de recels et trafics en tous genres. Un jour, il tombe amoureux de Marie-Pierre, seize ans. Dès lors son ambition s'éveille. Gaston crée sa société et acquiert un semblant de respectabilité. Ses combines prennent de l'envergure ; Gaston se considère comme un businessman, non comme un escroc.

Gaston révèle, au fil du récit, toute la complexité de sa personnalité. Car ce voyou a des principes et une certaine morale. Audacieux, inventif et pragmatique, il ne ménage pas sa peine pour réussir. On s'attache malgré soi à ce personnage atypique, malhonnête mais travailleur, roublard mais sincère en amitié.

Son besoin obsessionnel de gagner de l'argent procède surtout d'un besoin éperdu de reconnaissance. Dans la deuxième moitié du roman, les doutes l'assaillent quant à la finalité de cette quête. Son mal-être se manifeste par des crises de paranoïa et de violence.

Gaston saura-t-il s'arrêter à temps, ou se brûlera-t-il les ailes ?

Cantique de la racaille, porté par la voix de son héros, dépeint avec une certaine candeur un monde sordide et inique, combines, corruption, parties fines, petites frappes et gros bonnets.

L'intrigue est dense, le rythme allègre, et il émane du style narratif qui mêle faits, réflexions, sentiments et dialogues, une sincérité et une émouvante crédibilité. Certaines scènes sont franchement hilarantes ; Ravalec a une plume bavarde, un humour caustique et beaucoup de tendresse pour son héros/anti-héros. J'ai curieusement ressenti beaucoup d'empathie pour Gaston, qui au fond est plutôt un « gentil » qu'un « méchant »
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