AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ODP31


Antique, la racaille passe aux cantiques.
Pendant que certains lisent pour se soustraire au temps qui passe, Vincent Ravalec écrit un faux journal intime pour conjurer son déni de décrépitude. Un anti-rides efficace. Autant s'injecter ses mots plutôt que du botox. Il y a des livres qui permettent de rester jeune sans être obligé de muer en mérou obsédé de la ridule. le meilleur moyen de remonter le visage, c'est de garder le sourire.
L'histoire peut se résumer au titre à rallonge qui rappelle ceux des romans Jonas Jonasson. Avec eux, la quatrième de couv devient superflue. L'éditeur aurait pu y glisser une pub pour un fauteuil monte escalier.
Le romancier, encore vert de plume, relève ici les symptômes de sa croutonisation : le vouvoiement de la stagiaire, une hanche qui impose un passage aux stands, des sites de rencontres pour les secondes mains, la perte d'un ou deux centimètres à la toise qui rapproche dangereusement du sol avant le sous-sol, les discussions passionnées sur les meilleures mutuelles, envisager une dernière virée en Suisse pour se faire piquer...
Pour conjurer le sort, la gravitation et viser l'éternité, le narrateur rêve d'un strapontin à l'Académie et projette d'écrire un roman porno-sentimental, manière de plaire au plus grand nombre. du cul cucul.
Le vieux jeune ou jeune vieux veut rester dans l'air du temps mais s'inquiète pour sa retraite. Pas de pension pour un écrivain. Alors, il fait le tour de France des librairies pour voler ses romans et stimuler le succès de ses oeuvres.
Vincent Ravalec n'a rien perdu de sa fougue même si je regrette un usage volontaire mais abusif du parler « djeuns » qui gâche un peu son style du boloss. A un certain âge, il y a des mots qui font vieux beau. Vieillir, c'est le game.
Ayant rencontré le succès littéraire en même temps que Houellebecq et Despentes, Ravalec ne s'est jamais trop pris au sérieux. Il a laissé le désespoir périphérique au premier, la révolte genrée à la seconde et il a tracé son sillon, curieux de tout et notamment des nouvelles technologies, de la musique et du cinéma. Il n'a jamais perdu son humour et son style. Il a sa bande d'inconditionnels, j'en fais partie et il a trouvé ici le meilleur remède aux cheveux blanc, l'auto-dérision.
Un texte que je ne recommande pas aux empressés du pot de départ et obsédés des annuités.
Commenter  J’apprécie          825



Ont apprécié cette critique (82)voir plus




{* *}