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Critique de LightandSmell


Les tomes sont indépendants les uns des autres, ce qui vous permettra de commencer la série par celui qui vous intéresse le plus même si j'aurais tendance à vous conseiller de commencer par le début si vous souhaitez suivre les tergiversations amoureuses de l'héroïne. Car si cette dernière sort ici avec Greg, son ex, Gauvin, reste dans les parages, ce qui m'a d'ailleurs lassée, l'héroïne étant d'une indécision amoureuse exaspérante… Chose agaçante au possible pour une conseillère conjugale qui semble plus douée pour donner des conseils que les appliquer !

J'ai regretté qu'on perde du temps à la voir souffler le chaud et froid auprès de son ex, s'interroger sur son couple auquel personne ne croit, encore moins la principale intéressée qui laisse pourtant sa moitié dans l'ignorance totale de ses envies et de son manque d'engagement dans leur relation. En bref, j'ai trouvé Betty pénible et peu attachante, n'appréciant pas vraiment la manière dont elle traite son conjoint. de manière générale, tous les petits défauts que j'avais repérés dans Nage de crabe sauce lyonnaise, mais qui n'avaient pas entravé mon plaisir de lire, ont été ici accentués jusqu'à rendre la lecture quelque peu laborieuse.

Incommodée par le comportement de l'héroïne, je n'ai pas réussi à m'investir dans l'histoire comme je l'aurais souhaité. J'ai toutefois apprécié la manière dont Christelle Ravey nous plonge de nouveau avec un sens de l'immersion bien réel dans Lyon, dépeignant avec brio le charme de certains de ses quartiers. Elle réussit également à faire revivre cette industrie de la soie qui a longtemps fait la renommée de Lyon, tout en nous présentant le renouveau de cet art à travers une enquête.

Une enquête dans le milieu artistique qui nous révèle que derrière la beauté peut se cacher quelques rivalités professionnelles. Est-ce d'ailleurs la raison de la disparition de la mère d'une cliente de Betty, une célèbre dessinatrice en soierie ? Bien que Betty ne soit pas enquêtrice, elle accepte d'aider sa cliente à retrouver sa mère, la police ne semblant pas prendre la mesure de la gravité de sa disparition. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que Nadège Montier s'inquiète de l'absence de sa mère. Mais cette fois, son inquiétude pourrait être fondée comme les premières découvertes de Betty le laissent craindre…

Si notre conseillère ne peut pas compter sur la fille de la disparue qui, bien qu'inquiète pour sa mère reste étrangement passive, elle pourra toujours compter sur son ex Gauvin, un policier, ainsi que sur son amie quelque peu grossophobe. À cet égard, j'aurais apprécié que l'autrice nous montre qu'elle cherchait, par le biais de cette femme qui surveille l'assiette et la pratique sportive de Betty pour le bien de sa silhouette, à condamner ses paroles. En absence d'une dénonciation claire, il y a deux ou trois remarques qui ont eu du mal à passer de mon côté.

L'enquête va nous mener sur différentes pistes, avant de prendre une direction que je n'avais pas anticipée... Il y a ainsi parfois des secrets qu'il est dangereux de révéler, surtout quand ils font remonter à la surface d'anciennes blessures et passions. L'enquête en soi ne m'a pas passionnée, parce que diluée dans des considérations amoureuses bien vaines et des détails de la vie quotidienne finissant par devenir lassants, mais j'ai aimé tous les à-côtés.

J'ai ainsi pris plaisir à me balader dans Lyon, me plonger dans les métiers de la soie, et retrouver la truculente et dynamique grand-mère de Betty, toujours prête à se lancer dans un bon mystère à résoudre. N'oublions pas non plus Carpatte, le chat terriblement attachant de Betty. En grande amoureuse des chats, je dois même avouer que j'ai adoré la voir lui parler comme si c'était un être humain. Je me suis parfois reconnue en Betty en ce qui concerne sa relation avec son matou quelque peu exclusif. Et ce n'est pas Greg qui vous dira le contraire ! D'ailleurs, on peut dire que Carpatte a été bien plus intuitif que Betty sur le fait que cet homme gentil, mais étouffant, n'avait rien à faire dans leur vie.

Quant à l'écriture de Christelle Ravey, elle s'est de nouveau révélée fluide à souhait, l'autrice insufflant une bonne dose de dynamisme à son style. La narration possède, en outre, ce petit quelque chose qui offre aux lecteurs un sentiment de proximité avec l'héroïne, venant compenser en partie son côté girouette amoureuse qui sonne très soap opera.

En conclusion, Petit meurtre dans la soie nous offre une plongée dans le monde fascinant de la soie lyonnaise entre rivalités professionnelles, inspiration et belles créations. Mais de fil en aiguille, le roman se part d'une dimension bien plus prosaïque nous rappelant que certains secrets mériteraient peut-être de rester cachés. Si l'immersion dans la ville de Lyon est une totale réussite, on regrettera une héroïne qui finit par lasser par ses tergiversations amoureuses, diluant l'enquête sur l'autel de considérations dont on a déjà fait le tour dans le tome précédent. Une lecture en demi-teinte donc heureusement sauvée par des personnages secondaires hauts en couleur, qu'il s'agisse d'une grand-mère amusante et pleine de détermination ou d'un chat à la présence certaine !

Je remercie Babelio de m'avoir envoyé la version numérique de Petit meurtre dans la soie de Christelle Ravey en échange de mon avis.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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