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Critique de Laurence64


Quelque part en France. Un faubourg, un café, la place de l'Abbaye, une église, un lycée, la belle maison du notaire, la petite maison neuve avec véranda, la rivière dans laquelle on pêche, sur les berges de laquelle on bronze, la maison de retraite, un collège. Une sale histoire qui remonte à une quinzaine d'années. Et le commissaire Maigret.

Non, même pas vrai. Pas de Maigret. Même pas vrai mais cela aurait pu. Car il y a du Simenon chez Ravey. Ainsi que du Chabrol. le petit monde provincial, replié sur lui-même, s'asphyxie un peu dans les jolis jours de juin. Croqué au plus près par une plume scandaleusement simple, analysé dans ses moindres détails, le huis-clos qui n'en est pas un (on se promène dans le village à pied, en voiture noire, en coupé sport, en cyclomoteur) oppresse comme s'il était huis-clos. Rien à faire, la promenade n'est en rien digestive. Pas plus qu'elle n'est vivifiante.

Mère poule et mère courage, la veuve Rebernak élève ses deux adolescents, fils et fille (le choix du roi), en exerçant la profession d'agent d'entretien dans le collège depuis le décès de son serrurier de mari, ami du notaire peu ordinaire. L'arrivée de Freddy (sans griffe mais tout aussi malvenue) la chiffonne. Pour sa défense, son cousin vient de purger une peine de prison de quinze années suite au viol d'une gamine du village. Elle ne pardonne pas, met toute son énergie à le faire retourner d'où il vient (au mieux) ou le faire bannir du coin (au pire). Elle n'en veut pas de cette parenté encombrante. Elle craint pour sa Clémence (sa fille, pas son sentiment). D'ailleurs, l'éducateur judiciaire n'obtient rien de sa clémence sauf un paquet de chemises du défunt et une paire de souliers. La réinsertion, elle s'en fout Madame Rebernak. Elle n'a d'yeux que pour sa progéniture.
Que Freddy ne s'approche pas de Clémence qui prépare son bac au côté de son petit ami Paul, lequel s'avère fils de notaire peu ordinaire.

L'intrigue avance en ligne droite. Pas d'aller-retour. Sur le trajet, la veuve subodore les dangers. le fils raconte. La panique maternelle guette. La narration tendue ne s'assouplit jamais. La phrase sans atour superflu parle de ces rapports de force sociaux auxquels on peut se soumettre mais contre lesquels on peut toujours se révolter.

La rébellion survient dans une déflagration. Que l'on approuve parce que…
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