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Critique de Krissie78


Hollywood + Ava Gardner + « croiser la société de l'image d'hier fabriquée par Hollywood et l'homme aujourd'hui réinventé par ses nouvelles technologies ». Il n'en fallait pas plus pour que je coche ce livre dans le masse critique de ce mois de janvier 2002. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre.

Le récit s'articule autour de trois axes qui se parlent, se répondent tout en s'adressant au lecteur : dans un futur indéterminé une équipe de chercheurs perdu dans le désert du Nevada, travaille sur « le projet Adrien ». Ledit Adrien, soumis au regard de 2 chercheurs, tantôt nous parle de sa condition actuelle, de sa maison, de ses émotions, de ses réflexions sur la création, le réel et l'imaginaire, les technologies de communication, tantôt nous renvoie en 1953 à Hollywood et nous fait le récit de cette nuit où, dans un bordel de luxe il rencontra le sosie d'Ava Gardner (à moins que ce ne fût la vraie Ava Gardner) et lui parla d'un projet fou de scénario qui ne vit jamais le jour, et de Fritz Lang.

Je ne vous cache pas que j'ai eu du mal à aller au bout de ces 183 pages tant le propos m'a semblé confus. Si j'ai apprécié les passages situés en 1953 je n'arrivais pas à faire le lien entre les 3 espaces d'expression. On comprend à un moment que le processus initié par Adrian a fini par se retourner contre lui, qu'il est passé de créateur à sujet d'observation. A travers lui l'auteur aborde la question de la création mais aussi l'impact des technologies de communication sur l'être humain, laissant à l'Adrian du futur proche l'analyse sociologique, et aux chercheurs le questionnement même du lecteur. Face à ces deux expressions le récit de 1953 offre un pendant sensuel et énigmatique, un espace où l'imaginaire fait contraste avec la froideur de l'expérience du futur.

Un roman qui m'a perturbée dans sa forme et dans son propos. Il nous plonge dans la fabrique des rêves tout en s'inscrivant dans l'avènement de l'intelligence artificielle. Que reste-t-il de liberté, de créativité pour l'individu ?

Ce qui me reste en refermant le livre est un certain malaise de me sentir moi-même objet d'étude en tant que lectrice. Malaise aussi de me sentir manipulée de bout en bout par l'auteur, avec la sensation désagréable de ne rien comprendre alors qu'il m'a semblé parfois approcher une certaine vérité. Roman ou étude sociologique, je ne peux trancher. Au final me reste la frustration de ne pas avoir saisi où l'auteur voulait me mener.

Je remercie néanmoins Serge Safran Editeur et Babelio pour cette lecture surprenante et déroutante.
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