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Critique de ElBaathory


Dès sa sortie, la chatoyante couverture ainsi que le mystérieux résumé de le Manoir aux Roses m'ont plus qu'accroché et intrigué. Trouvant toujours mieux à me procurer, j'ai profité d'une carte cadeau pour enfin sauter sur l'occasion de découvrir la plume de Tracy Rees et je dois bien admettre être content de ne pas avoir eu à dilapider mon compte en banque tant j'ai apprécié cette malgré malgré un manque de je ne sais quoi pour être totalement happé par cette oeuvre.

Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis pour me faire vivre un délicieux et savoureux moment de lecture maison ce rendez-vous a quelque peu été manqué. La faute à une intrigue qui peine à trouver son rythme afin de s'installer sur la durée et qui manque par moments de dynamisme pourtant influé par les nombreux points de vues dévoilés. Malgré sa lecture chorale, ce roman souffre de quelques longueurs et aurait, selon moi, gagné à se défaire d'une centaine de pages. Pourtant, les choses avaient fortement bien débutés avec ses premiers chapitres captivants et se conclut d'une finalité touchante. Malheureusement, en milieu d'ouvrage mon intérêt s'est effrité et j'ai réellement peiné à rester conscient des découvertes et autres secrets dévoilés par Tracy Rees alors qu'il s'agit pourtant de l'élément essentiel à son oeuvre.

En effet, à travers de nombreux secrets de familles, l'auteure apporte une juste critique des moeurs et de la société de l'époque qui m'a paru souffrir d'une trop grande part de réalisme. Je m'explique, au vu de son résumé, je m'attendais à une résultat bien plus mystérieux et énigmatique, à la limite du roman gothique alors qu'il n'en est rien. Pour autant, j'ai apprécié me plonger au coeur de l'époque victorienne en compagnie de cette dernière mais j'aurais apprécié une orientation bien plus ésotérique que dramatique. Néanmoins et malgré un manque de tonalité, la plume de Tracy Rees ne manque nullement de style ni de bagout et son style s'est dévoilé agréable et fin à lire, dont l'intrigue n'a cessé de me remémorer l'excellente oeuvre de sa consoeur Stacey Hall, La Nurse du Yorkshire.

Il faut dire que les personnages féminins esquissés ne manque nullement de profondeur dans leurs constructions et leurs portraits se dévoilent d'une psychologie délicieuse et savoureuse. J'ai adoré chaque bout de femme présenté et je me suis très vite attaché à cette intéressante fresque, synonyme de sororité. Dans un univers dominé par les hommes, Mabs, Olive, Otty et Abigail devront se montrer malicieuses et solidaires afin d'échapper aux moeurs de l'époque et de s'épanouir dans cet univers hostile et violent qu'est le patriarcal. D'autant plus qu'à travers ses protagonistes, l'auteure dépeint, autres que les inégalités des genres, celles des classes sociales et culturelles et j'ai apprécié que celle-ci donne voie et vie à chacun. Cependant et quand bien même j'ai été séduit par chacune des représentations offertes, j'ai eu un merveilleux coup de coeur pour Olive et Mabs grâce à leur altruisme ainsi que pour leur courage, forçant l'admiration et le respect. Ces deux héroïnes détiennent des aspirations bien différentes sur lesquelles une amitié sincère et loyale se construira et dont j'ai apprécié suivre l'évolution ainsi que les valeurs. D'autant qu'une fois les secrets dévoilés et les masques tombés, le Manoir aux Roses regagne de l'intérêt et s'est inspiré que j'ai suivi le destin de ces dernières.

C'est pourquoi et malgré quelques longueurs venues assombrir le tableau en milieu d'ouvrage, j'ai fortement apprécié cette oeuvre. A travers de fins et profonds portraits, Tracy Rees dépeint une pertinente et peut-être trop réaliste critique de l'époque victorienne. Je m'attendais à une découverte plus mystérieuse et secrète même si je ne regrette nullement ma rencontre avec Mabs et Olive, ces héroïnes aux touchantes valeurs et aux aspirations séduisantes.
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