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Critique de Patsales


Si ce livre est bien de la littérature, c'est que rien de ce j'aime dans les romans n'a de sens.
Après un premier chapitre très écrit, un deuxième fait ricaner: le parler d'jeun de Lola semble sortir tout droit des pages "famille" de "Elle" (en moins drôle). Puis du sexe. Puis une nouvelle du XIX°. C'est curieux, me disais-je, cette volonté de multiplier non les voix narratives mais les pastiches romanesques, comme si Reinhardt voulait montrer tout ce qu'il était capable de faire. Enfin le récit de la soeur, et c'est comme si tous les détours précédents et toutes les affèteries plus ou moins talentueuses n'avaient été écrits que pour masquer la faute rédhibitoire de ce dernier chapitre où le personnage veule du mari apparaît dans toute son horreur. C'est la première fois que je lis un roman où l'auteur ne laisse aucune chance à son personnage. Flaubert trouve des excuses à Rodolphe, Littell donne à son S.S. une certaine forme de lucidité et même les abominables Thénardier sont sauvés par Hugo parce qu'ils aiment leurs enfants. Mais là, rien: le mari de Bénédicte Ombredanne est un enfoiré. Sa fille une petite garce. C'est la soeur qui le dit et le romancier acquiesce et nous prend en otage; j'ai l'impression d'être l'amie d'un couple prise dans le chagrin hystérique de l'une et qui aimerait bien entendre aussi la partie adverse.
C'est à cela, non, que sert la littérature ? À donner le point de vue de l'autre. À soustraire les lecteurs au réconfort de l'entre-soi. À leur révéler ce qu'ils préféreraient ne pas savoir. À saper leurs certitudes.
Alors honte à Rheinhardt pour son portrait univoque d'un salaud exemplaire.
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