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Critique de ninoule69


Bien que j'aie déjà beaucoup lu et avec plaisir des textes de Jules Renard, je n'étais jusqu'à présent pas une assidue de ses pièces de théâtre.

Celle-ci est tout bonnement étonnante. En apparence drôle, le fond est triste, presque tragique, car, de mon point de vue, c'est tout ce qui n'est pas dit, tout ce qui n'est pas montré sur scène qui fait la force de cette pièce. Au sortir de ladite pièce, le lecteur doit se perdre en conjectures pour comprendre l'ensemble de l'implicite. Et même si certaines scènes ne manquent pas de piquant (presque de loufoque), ce qui reste au fond de son âme, c'est un goût acidulé voire amer de pathétique, une certaine image pessimiste des relations entre classes sociales et univers différents.

Mais, précisons ce qui pourrait en être le "pitch" (!!!????). Maurice Perrier a rencontré, en faisant ses études, un jeune Parisien, Georges Rigal. Ils se lient d'amitié, c'est du moins, ce qui est dit, et Maurice insiste lourdement pour que Georges passe huit jours de vacances chez lui (en fait, chez sa mère et sa grand-mère) en province.

Le lecteur et le spectateur (au théâtre) assistent alors de scène en scène à une succession de chocs culturels, qui reposent tant sur des attentes erronées, sur des stéréotypes, que sur des caractères. Celui de la grand-mère de Maurice, est, selon moi, ce qui fait une partie du noeud de l'histoire.

Une fois de plus, dans l'oeuvre de Jules Renard, auteur du très autobiographique Poil de Carotte, la maîtresse de maison est une maîtresse -femme pour ainsi acariâtre à ses heures ; le pont est vite franchi si on fait le lien avec la très méchante Madame Lepic du roman Poil de Carotte. Qu'il s'agisse de "Huit jours à la campagne" ou de "Poil de carotte", les femmes ( à quelques exceptions près) n'y ont pas le beau rôle et dans les familles, le père brille soit par sa soumission soit par son inexistence (voir "Huit jours à la campagne").

Jules Renard, qui est pourtant connu pour certains aphorismes fins, drôles et percutants, révèlent dans certaines de ses oeuvres une vision triste de la société et des relations humaines.

D'aucuns disent que la plupart des clowns est en réalité tristes. Cette pièce m'en convaincrait presque.

Lien : http://lewebpedagogique.com/..
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