AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Alfaric


Renard est un perdant né incapable de se faire respecter, et il se fait bolosser par tout le monde tant dans la forêt que dans la ferme que chaque jour il essaye d'infiltrer. D'ailleurs même le chien de garde ne fait plus attention à ses allées et venues, et il fait tellement pitié au cochon et au lapin que ceux-ci le ravitaillement en navets (ce qui fait de Renard un vegan contrait et forcé)… Il pense trouver un coach en développement personnel en la personne de Loup, mais celui-ci contrairement à son ancêtre du "Roman de renart" a oublié d'être bête puisque que comme persona non grata à la ferme au contraire de Renard il lui demande de lui amener des poules sous forme d'oeufs. Loup contraint donc Renard à faire éclore des oeufs et à élever des poules, mais Renard se prend pour d'affection pour ses trois adorables poussins, du coup on se retrouve avec un renard maman poule et trois poussins persuadés d'être des renardeaux… Et Renard se retrouve coincé entre un loup pince-sans-rire qui entend bien récupérer son dû et une ferme désormais quadrillée par la milice volaillère du Club d'Extermination des Renards !

Benjamin Renner nous offre un roman graphique de presque 200 pages pour petits et grands de 7 à 77 ans, humoristique certes mais d'abord et avant tout magnifique car au-delà de la bonne humeur et de la bonne volonté il offre plusieurs niveaux de lectures. Si la forme est assez proche dans l'esprit de comic strip "Peanuts" / "Snoopy" de l'Américain Charles M. Schulz, le fond lui est assez proche des gros délires ruraux de l'Anglais Nick Park ("Wallace et Gromit", "Chicken Run", "Shawn le Mouton"). Renard à la fois maman et papa apprend les dure joies de la parentalité et les rudes lois de la vie de famille… Oh que cela sent le vécu : les bouquets, les dessins, les chants, mais aussi les histoires, les parties de cache-cache, les parties de dînettes, les questions existentielles genre pourquoi le ciel il est bleu et pourquoi l'herbe elle est verte, ainsi que les querelles à table, les colères, les angoisses et le terrible passage du conseil d'école… Jusqu'où est-on prêt à aller par amour pour ses enfants ?
Mais on aborde aussi gentiment mais sérieusement les questions de l'identité, du respect et de la tolérance, de la cohabitation et de l'intégration… le vivre ensemble quoi, foulé au pied et jeté au caniveau par ceux qui veulent diviser pour régner (suivez mon regard du côté des politicards et des suprématistes à la con), car nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ! (Martin Luther King, une grande âme assassinée voilà maintenant bientôt 50 ans par un haineux façonné par la peur et l'ignorance)
Commenter  J’apprécie          8311



Ont apprécié cette critique (77)voir plus




{* *}