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Critique de Laureneb


J'avais découvert Jean Richepin grâce à Babelio pour son recueil de poèmes la Chanson des gueux qui m'avait beaucoup plu pour sa gouaille, sa dénonciation de la misère, sa révolte contre le monde, et son esprit de bohème. Richepin incarnait alors pour moi un autre "homme aux semelles de vents" pour reprendre une expression de Rimbaud
Ici, pas de vers, mais un recueil de petits récits, souvent de quelques pages seulement, comme autant de nouvelles sur la mort, sur "les morts", chaque texte pouvant se lire indépendamment, présentant la mort d'un personnage différent. Ces morts sont "bizarres" au sens d'étranges, inhabituelles, pas comme les autres. On trouve donc plusieurs suicides, des condamnations à mort, des assassinats... Mais la lecture n'est pas morbide, il y a une forme d'humour noir - comme cet "original" qui cherche à se faire décapiter, mais de façon particulière, en ne présentant que le haut du crâne à la guillotine, qui donc le scalpe.
Mais les plus forts sont ceux qui s'inscrivent dans le réel historique et social : l'invasion prussienne de 1870, la Commune et la Semaine sanglante, mais aussi la misère des quartiers populaires et la souffrance du poète de génie non reconnu.
Je suppose que Jean Richepin est un grand lecteur de la poésie de Victor Hugo : lui aussi a son enfant qui "veut de la poudre et des balles" pour se venger de ceux qui ont tué sa famille, lui aussi a "[sa] vieille grand-mère / [qui] de ses doigts gris que fait trembler le temps / Cout dans le linceul des enfants de sept ans". Et lui aussi à ses "misérables". Les textes les plus poignants sont donc courts, mais forts, et c'est de l'alternance contrastée avec les histoires plus grinçantes que vient l'émotion.
Même si j'ai préféré la Chanson des gueux, une belle découverte.
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