Alors que s'ouvre le procès des attentats du 13 novembre 2015, j'ai eu envie de me plonger dans l'étrange histoire d'une fille paumée qui trouve un sens à son existence grâce à ce drame.
Adèle est une jeune femme transparente : le genre de personne dont on ne retient pas le nom, que l'on ne se souvient pas avoir croisée. Elle adore imaginer la vie des autres, à défaut de vivre la sienne. Aussi, lorsqu'au lendemain de l'attentat du Bataclan, elle reconnaît à la télévision un jeune homme porté disparu, elle prétend être sa petite amie, et attire enfin l'attention. Elle existe aux yeux du monde, mais combien de temps pourra-t'elle faire illusion ?
J'ai trouvé gonflé de s'emparer d'un sujet pareil, mais j'ai apprécié le traitement qu'en a fait
Constance Rivière. Dans ce court roman (160 pages), il n'y a ni pathos ni voyeurisme, juste un contexte tragique et un personnage à l'aplomb monstre qui va au bout de sa névrose. C'est assez troublant et fascinant à lire, d'autant que l'écriture de l'auteur et la construction de son récit sont très maîtrisées ; la sensation de malaise n'en est que plus grande.
C'est donc un livre un peu dérangeant, mais pertinent, sans concessions, et qui mérite qu'on s'y arrête.
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