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Critique de Nastasia-B
J'ai exhumé il y a quelques semaines d'une caisse oubliée ce petit livre, que j'avais moi-même oublié. Il sentait le moisi, le vieux, la poussière. Il avait l'odeur de ma jeunesse envolée, mais derrière tous ces relents de mort accumulés, il y avait du soleil. Tout un tas d'images de mon enfance me sont revenues d'un coup.
Ces longues heures de saine occupation, cette fierté, parfois, devant la réalisation achevée. Cette insatisfaction, souvent, face au ratage de tel ou tel élément que je jugeais indispensable à l'époque. Je me souviens encore que je jouais assez peu avec mes figurines une fois construites mais que l'activité de construction en elle-même était une véritable jouissance simple.
Qu'est-ce qu'il me fallait ? Des bouchons de liège, des bouts de tissu, des bouts de carton, des fils, de la laine, des cure-dents ou des allumettes, des feutres, de la colle ou des épingles. Bref, trois fois rien. Trois fois rien et l'on ne m'entendais plus pendant des heures.
L'autre jour, donc, tout émue de cette redécouverte d'un de mes lambeaux de jeunesse, je présente la chose à ma fille, m'attendant à un choc civilisationnel et un geste de mépris, elle qui n'a de cesse de me tanner le cuir avec sa tablette numérique que je refuse obstinément de lui acheter pour le moment.
Et bien…
Et bien non. Ce livre, que moi j'avais eu neuf et actuel, qui est maintenant jaune et ringard aux yeux de la jeunesse d'aujourd'hui a fait naître en elle les mêmes élans que j'avais moi-même connus une trentaine d'années auparavant. « Maman, est-ce qu'on a des bouchons ? » « Maman, est-ce que je peux prendre des allumettes ? » « Papa, tu me prêtes ton bon couteau, s'il te plait ? »
C'est donc avec une vraie émotion que je vous présente ce petit livre insignifiant, qui n'est sûrement pas le meilleur de sa catégorie, pas le moins bon non plus, mais qui me prouve, s'il en était besoin, qu'il n'y a pas besoin de numérique, de 3D, de Dolby Surround, ni de sommes folles pour amuser nos enfants. Elle a même emporté l'une de ses créations à l'école et elle a été la coqueluche de sa classe. Tout le monde voulait se mettre à en fabriquer ou qu'elle le leur en fabrique.
Comme moi trois décennies auparavant, elle est partie des exemples, qu'elle a reproduits tels quels, puis, progressivement y a introduit ses propres variantes, ses propres noms. Je souhaite à chaque parent ces quelques moments que m'a offert ma fille grâce à ce livre. Bien évidemment, ce n'est qu'un petit bout d'avis, une rognure de bois, un carton fripé, un fil coupé trop court, c'est-à-dire, pas grand-chose. Amusez-vous bien.
Ces longues heures de saine occupation, cette fierté, parfois, devant la réalisation achevée. Cette insatisfaction, souvent, face au ratage de tel ou tel élément que je jugeais indispensable à l'époque. Je me souviens encore que je jouais assez peu avec mes figurines une fois construites mais que l'activité de construction en elle-même était une véritable jouissance simple.
Qu'est-ce qu'il me fallait ? Des bouchons de liège, des bouts de tissu, des bouts de carton, des fils, de la laine, des cure-dents ou des allumettes, des feutres, de la colle ou des épingles. Bref, trois fois rien. Trois fois rien et l'on ne m'entendais plus pendant des heures.
L'autre jour, donc, tout émue de cette redécouverte d'un de mes lambeaux de jeunesse, je présente la chose à ma fille, m'attendant à un choc civilisationnel et un geste de mépris, elle qui n'a de cesse de me tanner le cuir avec sa tablette numérique que je refuse obstinément de lui acheter pour le moment.
Et bien…
Et bien non. Ce livre, que moi j'avais eu neuf et actuel, qui est maintenant jaune et ringard aux yeux de la jeunesse d'aujourd'hui a fait naître en elle les mêmes élans que j'avais moi-même connus une trentaine d'années auparavant. « Maman, est-ce qu'on a des bouchons ? » « Maman, est-ce que je peux prendre des allumettes ? » « Papa, tu me prêtes ton bon couteau, s'il te plait ? »
C'est donc avec une vraie émotion que je vous présente ce petit livre insignifiant, qui n'est sûrement pas le meilleur de sa catégorie, pas le moins bon non plus, mais qui me prouve, s'il en était besoin, qu'il n'y a pas besoin de numérique, de 3D, de Dolby Surround, ni de sommes folles pour amuser nos enfants. Elle a même emporté l'une de ses créations à l'école et elle a été la coqueluche de sa classe. Tout le monde voulait se mettre à en fabriquer ou qu'elle le leur en fabrique.
Comme moi trois décennies auparavant, elle est partie des exemples, qu'elle a reproduits tels quels, puis, progressivement y a introduit ses propres variantes, ses propres noms. Je souhaite à chaque parent ces quelques moments que m'a offert ma fille grâce à ce livre. Bien évidemment, ce n'est qu'un petit bout d'avis, une rognure de bois, un carton fripé, un fil coupé trop court, c'est-à-dire, pas grand-chose. Amusez-vous bien.
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