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Critique de TRIEB


TRIEB
14 septembre 2020

Walker est un jeune soldat canadien originaire de Cap Breton, province de Nouvelle Ecosse. Il a participé aux combats de la Seconde Guerre mondiale en Normandie, aux Pays-Bas et en Belgique. Après un passage à New-York, il suit le conseil d'Abraham Lincoln : « Go West » et se dirige vers la Californie, où il rencontre un certain Overholt, qui le fait embaucher dans un journal The Press. Ses collègues se nomment Sherwood et Rennert. Dans cette cité des Anges, Los Angeles , Walker prend conscience de la démesure du rêve américain : la vie nocturne de cette ville , construite pour l'automobile , bordée par de multiples échangeurs et autoroutes qui encerclent la cité .C'est à une vie enfiévrée qu'il assiste ;il y a peu de place pour la lenteur , tout est trépidant, tandis qu'il est frappé aussi par la bigarrure ethnique de la métropole californienne : « Six rues de foire qui se répandent sur le trottoir ; les yeux rouges comme des feux arrière, militaires, dockers, foreurs, Chinois, Japonais, Noirs, Philippins, Mexicains, Indiens, et même Hindous et Sikhs (…) C'était ça , la ville, comme Marseille, peut-être , ou Casablanca .Ainsi vivait la ville. »
Mais cette hyperactivité dans les travaux urbains, dans la construction d'édifices nouveaux, que cache-t-elle ? Walker le découvre avec ses coéquipiers du journal : l'Amérique a peur, des délinquants, des communistes, des déviants de toute sorte : « Ils enclavent la ville avec ces échangeurs, ils disent pour faciliter les communications, ils bouclent les trottoirs par souci de sécurité. On est cerné, fliqués par le béton. Et pour quoi ? Pour le culte de la bagnole. »
Autre constat que fait Walker , dont les souvenirs et les traumatismes de guerre le hantent , tant ils ont reflété la barbarie de ce vingtième siècle :l'Amérique cherche des boucs émissaires , des Bad boys , comme l'on dit là-bas pour qualifier les voyous …Ce seront « Indiens , Noirs ,Mexicains ,communistes, musulmans, on a le choix .Il faut à l'Amérique des monstres pour pouvoir les parquer, les mettre à l'écart, voire les abattre ;C'est du patriotisme qu'ils disent , du nativisme . »
Parallèlement à cette évocation de la vie de Walker dans l'Amérique d'après-guerre, l'auteur évoque les trépidations de la vie nocturne de Los Angeles, ses prostituées, ses bars sordides ou équivoques, ses affairistes, ses cinéastes, aussi. Les Figures de Robert Aldrich de Zinnemann sont évoquées, avec une sorte de justification au sens de l'un des films de ce dernier En quatrième vitesse « Mais pour lui, le film parlait du désir et de rien d'autre. »
Ce portrait de l'Amérique est sombre, sans nuance, presque sans circonstances atténuantes. le lecteur appréciera la noirceur des personnages, le côté sombre de leurs tendances. Dans cet univers, le mal triomphe, sans discussion.

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