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Critique de Cyrlight


Will et ses amis sont en Chute libre dans ce troisième tome de Tunnels. L'affrontement avec les Styx les a précipités dans les profondeurs du Pore, mais contre toute attente, leur heure n'est pas encore venue. Un gigantesque champignon les réceptionne au coeur du vide… à l'instar de leurs ennemis.

Il y a beaucoup à dire sur ce tome et, contre toute attente, pas que du mauvais. Si, si, je vous jure ! J'en suis même la première surprise ! D'autant que le roman commençait… Eh bien, aussi mal que le reste. J'ai cru que j'allais mourir d'ennui durant les cent premières pages que l'on passe (littéralement) englué à la surface du champignon, en compagnie d'un Will et d'un Chester plus débiles que jamais.

« Eh, et si on essayait d'envoyer une fusée de détresse vers la surface, où il n'y a que ceux qui veulent notre peau qui sont susceptibles de la voir et de comprendre qu'on a survécu, juste pour vérifier jusqu'où elle peut monter avec la faible gravité ?

— Ouais, cool, lançons-la et ne prenons pas du tout en compte le fait que ton demi-frère vient de crever après avoir reçu trois balles dans le ventre ! »

Car oui, Cal est bien mort. Pour de bon, cette fois. Encore heureux, j'ai envie de dire, parce qu'après nous avoir déjà fait le coup de le « ramener » à la vie, c'aurait été la goutte de trop. Nous pouvons donc lui accorder une minute de silence, en pensant à la place qu'il occupait dans cette saga et dans nos coeurs, et… Non, je déconne, ça fait un boulet en moins.

Rapidement remplacé par… Papa Boulet ! Vous savez quel est le meilleur moyen de rendre un personnage stupide et détestable soudain sensé et supportable ? Améliorer son écriture ? Naaan, ça, c'est surfait ! le mieux, c'est de lui coller dans les pattes un père encore plus stupide et détestable (coucou Ruby et le tome 2 de The Rain !)

Après une looongue séparation, Will retrouve enfin son père. Et dès l'instant où le scénario les réunit, tout ce que l'on souhaite, ce n'est pas une étreinte affectueuse, mais un bon coup de pioche de la part du fils dans la caboche paternelle. Vu qu'elle n'a pas l'air hyper remplie, ça ne devrait pas avoir trop de mal à rentrer.

Le Dr Burrows est menteur, manipulateur, égoïste, idiot, et je ne suis même pas certaine de pouvoir affirmer qu'il aime Will. Pas autant que ses propres intérêts, son ambition et sa soif de découvertes, en tout cas. C'est bien simple, il ne se rappelle qu'il est un père que lorsque quelqu'un remplit cet office mieux que lui (coucou Drake !)

Le point positif, vous l'aurez compris, c'est que, en comparaison, il a permis à Will de remonter dans mon estime. Car puisque deux abrutis ensemble n'auraient pas pu aller bien loin, il fallait bien qu'il y en ait un qui se dévoue, en l'absence d'autres personnages, pour devenir la tête pensante du groupe. Et c'est donc au garçon qu'échoie ce rôle.

De même, sitôt qu'ils commencent tous à bouger de leur champignon, le récit revêt une bien meilleure dynamique qu'il ne l'a fait jusqu'à présent. Bon, on passe quand même toujours trop de temps à tourner en rond, mais dans l'ensemble, on avance un peu plus que dans les précédents opus.

Pour autant, je ne suis pas fan des multiples rebondissements de ce tome. Les bateaux coincés dans les entrailles de la Terre… Mouais, à la limite, pourquoi pas ? Mais le bunker ? Bâti au temps de la guerre froide ? Comment est-ce qu'on a pu bâtir un bunker à cette profondeur, et ne jamais découvrir / détruire la colonie ? Comment une telle installation a même pu être ne serait-ce que possible, à cette époque ?

Et je ne parle pas du fleuve souterrain que les protagonistes remontent jusqu'à la surface pour déboucher à… quoi ? Quelques dizaines de kilomètres de leur point de départ ? Alors qu'ils se trouvaient à mi-chemin (voire plus) du centre de la Terre ? Ils ont fait quoi, une ascension verticale avec un hors-bord ? Chapeau, vraiment…

M'enfin, ça, ce sont des reproches secondaires en comparaison de ma plus grosse déception. Dans ma dernière chronique, j'avais écrit que le seul élément à m'intriguer un tant soit peu, c'était l'énigmatique civilisation antique pistée par le Dr Burrows, or j'aurais mieux fait de me casser le clavier.

D'abord parce que les vestiges qui défilent dans ces pages sont essentiellement ceux de la guerre froide plutôt que ceux d'un peuple ancestral, et surtout parce que quand, enfin, le fameux jardin du deuxième soleil revient au centre de l'histoire…

Voilà. Il n'y a pas grand-chose à en dire, et l'ultime coup de théâtre m'effraye beaucoup. Dans l'ensemble, cette dimension mi-cité perdue mi-technologie plus avancée me rappelle désagréablement L'énigme John Foggart : Expédition au-delà du cercle polaire (César Mallorquí), que j'avais beaucoup apprécié jusqu'à ce que le récit vire au délire futurico-steampunk, me gâchant alors tout le plaisir.

C'est donc avec un sentiment très mitigé que j'ai achevé ma lecture, mais il reste plus positif que l'opinion que j'avais de Tunnels jusqu'ici. le mot « calvaire » serait un euphémisme pour décrire ce que m'ont inspiré les deux premiers volumes, et c'est avec un peu moins de réticence (je n'irais pas non plus jusqu'à parler d'enthousiasme) que je poursuivrai cette aventure souterraine.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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