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Critique de Pasoa


Pasoa
05 novembre 2021
Dérive du voyageur de Richard Rognet est le récit mis en poèmes d'un homme face à ses doutes, face à ses renoncements, à ses regrets de n'avoir pas vécu le présent, pour avoir tout espéré du futur. Récit d'un homme qui essaie par les mots de contourner la nuit qui sans cesse l'interroge, qui essaie de retenir le peu pour en conserver désespérément la trame d'absolu, le sens à sa vie. Que faire de son présent dans un temps qui se disperse, dans un temps déjà ordonné, dans un temps qui nous retient et un jour nous rejettera ?

La dérive du voyageur est certes un recueil de poésie assez sombre, un peu désespérée. Mais sa lecture nous révèle assez l'être de passage que nous sommes sur cette terre, les espoirs, les regrets que nous nourrissons tous.
Richard Rognet décrit ce sentiment qui parfois nous saisit, nous traverse, par petites touches. La nostalgie de l'enfance, avec toute sa réserve d'immensité et d'imaginaire est présente dans ses vers, tout comme la nature avec ses saisons, les êtres et les lieux qui lui sont chers... Autant de souvenirs épars, essentiels qui affleurent à la surface de notre conscience le temps venu...

S'éveiller dans les mots,
s'effacer devant eux -
ils savent où cueillir
le reflet des fleurs, où
faire halte dans la neige.

Élan des mots, corps
des mots, espace,
notre espace.

L'enfance, avec
eux, revient à
la surface, elle
tremble dans nos mains,
sous nos peurs, sur
nos pages, elle

invente le temps
de vivre, malgré
l'absence, sa noirceur.
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