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Critique de argali


Daniel Rondeau est professeur de français dans un collège anglophone de Montréal. Linguiste amoureux de la langue française, il excelle dans l'art de décrire des rencontres. Il nous propose dans ce recueil, plus de cinquante nouvelles minimalistes où, en mots choisis, il nous dépeint un moment suspendu dans la vie de ses personnages. Ces instantanés, écrits dans une langue superbe, créent en peu de mots un univers différent à chaque fois mais toujours décrit avec une belle sensibilité. Rien de commun, de plat, de niais dans ces scènes de vie ordinaire touchantes où en quelques phrases il saisit l'essentiel de l'atmosphère, du décor, de la situation. Il n'a pas son pareil pour toucher le coeur des relations humaines, le petit défaut, la blessure cachée, le moment de grâce... Surprise par la mélancolie que dégagent ces textes, j'ai pourtant pris plaisir à côtoyer les êtres solitaires qui les peuplent. Il faut beaucoup aimer l'humain pour en parler si bien en si peu de mots.

Daniel Rondeau joue et jongle avec les mots qu'il brode en phrases délicates telle une dentelle de Bruges. Outre cette langue poétique d'une grande finesse où affleure beaucoup de tendresse, j'ai aimé les situations décrites. Tant de tranches de vie où chacun peut se reconnaitre ou que l'on a vécues sans en percevoir la force dramatique ou drôle que Daniel Rondeau en retient, son regard bleu profond portant au-delà des apparences. Il nous offre ici des portraits magnifiques dans lesquels il a certainement glissé une part de lui-même.

Un recueil qui m'a touchée et auquel je reviendrai certainement. Je ne peux que vous encourager à lire à votre tour ce coup de coeur québécois paru en Belgique aux Editions Quadrature, car si Daniel Rondeau chante mal, il écrit magnifiquement bien.
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