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Critique de Ahoi242


Dans Accélération. Une critique sociale du temps, Hartmut Rosa présentait longuement sa théorie de l'accélération sociale. Dans Aliénation et accélération, il se focalise, après une présentation condensée de la dite théorie, sur le thème de l'aliénation et les raisons (il faut entendre l'accélération sociale) qui mènent à l'Entfremdung, à l'aliénation.

Pour Rosa, l'aliénation, c'est le sentiment de "ne pas vraiment vouloir faire ce que l'on fait", de satisfaire la "liste des choses à faire" au détriment des activités réellement gratifiantes pour nous, authentiques à nos yeux et que nous voudrions vraiment faire.

L'aliénation s'explique par l'accélération sociale qui est devenue une "nouvelle forme de totalitarisme". Comme l'écrit Rosa,"il n'y a presque aucune arène de la vie sociale qui ne soit affectée par les diktats de la vitesse". Ce faisant, nous passons une grande partie de notre temps à courir pour "rester dans la course", pour rester dans la compétition. La compétition, positionnelle auparavant et performative désormais, est omniprésente et conduit à la sélection de nombreuses de nos partenaires de vie, de nos pratiques religieuses ou encore de nos centres d'intérêt.

En définitive, nous sommes devenus comme les hamsters qui courent dans des roues : nous courrons juste pour rester compétitif sans qu'il n'y ait nécessairement de sens à cette course.

Il est temps d'arrêter de faire les choses que nous ne voulons pas réellement faire afin de privilégier notre "être au monde".

D'une certaine façon plus léger que Accélération, Aliénation n'en reste pas moins un court essai d'une rare richesse pour expliquer notre époque et nos relations à cette époque.
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