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Critique de Peteplume


C'est un roman que je rapproche du Poids de la grâce, par ses thèmes (déchéance et rédemption), par les lieux de l'action (New York et un shtetl en Russie) et aussi par l'époque de l'action (celle troublée de la première guerre mondiale et de la révolution bolchévique). Roth, dans ces deux romans, nous montre tout l'art d'un fin portraitiste. Pourtant les points de vue sont différents puisque dans le poids de la grâce, on suit la vie d'un misérable juif de Russie jusqu'à New York, alors que dans Tarabas, on suit celle du fils d'un riche propriétaire terrien, devenu un militaire arrogant et sûr de son droit. Militaire il l'est devenu par une sorte de vocation d'exercer sa propre violence qu'on comprend être d'abord dirigée, bien que contenue, contre l'autorité paternelle. La violence est présente tout au long du roman, du fait de Tarabas la plupart du temps. Et lorsque elle s'exprime dans un progrom que les paysans russes qui perpétuent dans le village où il est en garnison, Tarabas s'avère incapable de la contenir et s'acharne lui-même contre un pauvre juif inoffensif. Par rapport au Poids le la grâce, on est en quelque sorte de l'autre côté de la barrière. Dans les deux romans toutefois on sent le rôle du destin, créé en bonne partie par les circonstances de l'éducation, de la tradition, de l'environnement familial, social, culturel, politique mais néanmoins auquel il est impossible d'échapper. Ce roman peut donc se lire aussi comme un conte philosophique où l'homme apparaît comme à la fois bon et mauvais ou ni l'un, ni l'autre, modelé par des événements et des émotions dont il n'a pas le contrôle et dont la puissance, lorsqu'il la détient, n'est qu'apparente et fugitive. L'homme n'est, comme l'indique le sous-titre du livre, qu'on hôte sur cette terre.
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