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Critique de Aquilon62


Diogène, ce "philosophe-clochard", qui était de l'école des cyniques, communément représenté vivant dans un tonneau et se promenant en plein jour dans Athènes, une lanterne allumée à la main, à la recherche de l'homme authentique. Pour lui, les hommes les plus nobles étaient ceux qui méprisaient la richesse, la gloire, le plaisir et qui dominaient la pauvreté, l'obscurité, la peine et la mort.

2 épisodes résume sa philosophie :

[Diogène] entrait au théâtre à contre-courant des gens qui sortaient. Comme on lui en avait demandé la raison, il disait : « Tout au long de ma vie, c'est ce que je m'efforce de faire. »
Certains le tournaient en ridicule parce qu'il déambulait à reculons sous un portique. Diogène leur répliqua : « N'avez-vous pas honte de me reprocher d'aller à reculons en marchant, vous qui parcourez à reculons le chemin même de votre vie ? »

Comme le précise l'auteur : "le Cynique s'emploie à être à contre-courant de la pensée commune et de la société. Mais, à la différence d'un Socrate, Diogène n'accompagne pas avec souplesse l'accès à la vérité. Il prend ses contemporains de front, s'emploie à les heurter. C'est à une philosophie du carambolage qu'il invite, manifestant ainsi son refus des formes de transmission du savoir en vigueur dans la Grèce de son temps, qu'il s'agisse des dialogues philosophiques policés, des conférences magistrales ou des discours."

De Diogène on retient l'image de sa vie dans un tonneau sauf qu'à cette époque le tonneau n'existait pas, il apparaît 3 siècles plus tard. On le représente avec des chiens dont le nom en grec est à l'origine du mot cynisme. Mais aussi l'anecdote de la rencontre avec Alexandre le Grand que rapporte Plutarque :

" Les Grecs assemblés à l'Isthme décidèrent par un vote de se joindre à Alexandre pour faire campagne contre la Perse et le proclamèrent chef de l'expédition. À cette occasion, un grand nombre d'hommes politiques et de philosophes vinrent le saluer et le féliciter. Il pensait que Diogène de Sinope, qui séjournait à Corinthe, en ferait autant. Mais comme celui-ci se souciait fort peu d'Alexandre et restait tranquillement au Cranéion, il se rendit lui-même auprès de lui. Il le trouva couché au soleil. Diogène, voyant tant d'hommes venir à lui, se souleva légèrement et fixa ses regards sur Alexandre, qui le salua et lui adressa la parole pour lui demander s'il avait besoin de quelque chose. « Oui, répondit le philosophe, ôte-toi un peu de mon soleil ». Ces mots, dit-on, frappèrent Alexandre et le remplirent d'admiration pour la fierté et la grandeur de cet homme qui le dédaignait. Aussi, comme les gens de sa suite, en s'en retournant, riaient et se moquaient du philosophe, il leur dit : « Eh bien, moi, si je n'étais Alexandre, je voudrais être Diogène »."

En résumé une très riche et complète biographie qui est un peu comme cette lanterne avec laquelle le philosophe se promenait et qui permet de mieux connaître et comprendre ce personnage pour le moins déroutant et complexe et qui le rend également par moment très moderne.
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