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Critique de The_Noir


Je le reconnais, j'ai toujours été fasciné par le mythe de Don Juan ainsi que par la vie de Casanova. Les grands séducteurs intriguent, certes. Mais au-delà de la séduction, il y a chez ces deux personnages (nous reviendrons sur ce que j'entends par là) cette volonté de vivre leur vie en dehors des conventions, de pratiquer l'aventure amoureuse comme la grande aventure. Tous deux grands séducteurs donc mais aussi grands voyageurs, éternels hâbleurs, mythomanes parfaitement lucides donc témoins de leur société...
Outre cela, ils ont tous deux grandement inspiré la littérature et les arts jusqu'à nos jours. Don Juan : grand héros de la littérature espagnole et française avant de paraître à l'opéra. Casanova : héros de Comencini, Fellini et bien d'autres encore. Même Tony Curtis, Alain Delon et John Malkovich se sont prêtés au jeu.
Tous deux ont existé en chair et en os avant que de passer à la postérité en tant qu' "êtres de papier". La séduction fonctionne donc au-delà de l'appel de la chair. Combien d'écrivains, de critiques, de lecteurs, de spectateurs n'ont pas succombé ?
C'est ici que je rejoins l'essai de François Roustang qui semble psychanalyser le séducteur mais insiste très précisément sur le fait que Casanova met le plus grand soin à rédiger sa biographie, à la mettre en récit, la dramatiser même. le Casanova des Mémoires est-il encore le séducteur ? N'est-il pas déjà fait de papier ?
On découvre derrière les aventures amoureuses ou les supercheries de Giacomo, l'attrait de la mise en scène et du récit du grand séducteur Casanova.
Ce que l'on comprend surtout à travers l'essai, ce sont les conditions de la séduction, ce mécanisme que reproduit Giacomo auprès des femmes qu'il veut mettre dans son lit. Et là on voit que l'homme libre qu'il a voulu être libre avant tout était non seulement prisonnier des contingences pécuniaires mais surtout des schémas inconscients derrière ses "exploits".
Si Don Juan succombe à l'invitation du Commandeur, Casanova verra sa fin dans la quasi déchéance, incapable désormais de mettre en action ses fantasmes et dès lors condamné à les mettre par écrit, quitte à aussi se montrer en protagoniste pitoyable... du moment qu'il se raconte.
Ce qui me fascine chez ces deux grands séducteurs ? Leur capacité à se transformer en légendes !
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