AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Erveine


Après Le gone du Chaâba, je me suis laissée emporter par les Chevaux du soleil. Il a raison Azouz Begag de dire que c’est un très beau livre. C’est la saga de l’Algérie française qui couvre une période allant de1830 à 1962. Un livre de référence pour qui veut comprendre l’histoire de l’Algérie. Jules Roy nous y raconte l’histoire d’une famille de pieds-noirs, la sienne, à travers la colonisation et les périples entre rêve et mirage, jusqu’à la fusillade de la rue d’Isly, le 26 mars 1962 et la déclaration d’indépendance du 5 juillet 1962. Mais avant cela, nous rirons aussi, car c’est drôle, c’est vrai, franc et bien écrit. Nous parcourrons alors les déserts, de pierres, de sable, chevaux au vent, le sirocco, ou méharistes dans un beau pays où chaque témoignage nous révèle un secret ; son attachement à l’autre, à son étoile ou à sa terre.
Ce qui m’émeut dans ce livre, c’est de me sentir sans appartenance, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, car on touche à l’âme des uns et des autres dans ce livre puisqu'on est dans tous les camps à la fois. Tandis que Jules Roy prend le parti de l’indépendance algérienne, rien ne nous empêche de goûter à un siècle de traditions et de contradictions ou chacun est enferré dans son naturel ethnocentrisme encore que la machine à penser, à décider est plutôt politique et la cohabitation, du fait des inégalités, quasi-impossible.
J’en retiens, page 840, l’allusion de Jules Roy à la pensée 298 de Blaise Pascal, et pour la trouver si belle, de la citer en conclusion.
.
"Justice, force. Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante : la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu'il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste.

La justice est sujette à dispute, la force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n'a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu'elle était injuste, et a dit que c'était elle qui était juste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste."
Commenter  J’apprécie          525



Ont apprécié cette critique (47)voir plus




{* *}