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Critique de LoupAlunettes


DEUX VERSIONS, Sala et Marnat:

SALA:
Personne n'ignore la légende de cette belle et courageuse jeune fille, généreuse au point de prendre la place de son père, promis à être dévoré par une étrange bête pour lui avoir dérober une rose à son insu.

Lui offrant l'hospitalité sans rien en retour, la Bête sauvage prit outrage devant son bien cueilli sans cérémonie.

La Belle se fit à la pauvreté soudaine de leur famille, elle se fit aussi à ce drôle de destin qui pourrait préserver son père d'une fin funeste.

Néanmoins, la Bête, malgré son apparence fauve, ne manquait pas d'égards et de manières, jamais la Belle n'avait à souffrir de sa présence, du moins, le lui a t-il demandé poliment.

Le temps passant, les sentiments s'installant, le bon coeur de la jolie perça celui de la Bête solitaire qui la retenait prisonnière, comme une flèche dans sa cible.

Mais la Belle pourrait-elle décider de l'aimer en retour, de vivre avec lui pour toujours?

La jeune fille ne sait mentir.

L'amour naîtra-t-il entre ces deux amoureux improbables?

: Souvent en collaboration avec Jean-François Chabas sur ces albums Casterman, David Sala met ici son talent au service du patrimoine des Contes , celui de Mme Leprince de Beaumont.

"La Belle et la Bête", consacré par diverses versions littéraires pour enfants, en animé avec notamment Walt Disney et bien entendu au cinéma avec l'illustre version de Jean Cocteau, est remis à l'honneur, agrémenté d'illustrations de Sala dont nous connaissons la beauté, la poésie et l'expression talentueuse de l'auteur.

Prolongeant la magie du texte de Mme Leprince de Beaumont, les illustrations de toute beauté viennent ironiquement servir le propos de l'humilité.

En effet, l'auteure, institutrice et journaliste pour enfants de son vivant, donne une leçon de morale dans la tradition du conte, mesurant la valeur de la beauté et de l'intelligence dans une société superficielle marquée par les soeurs jalouses.

Point trop n'en faut ou à user avec modération que ces deux dons.

La Bête métamorphosée représente l'épreuve de moralité pour la Belle et vice versa, l'une gagnera enfin un dénouement heureux et l'autre se verra sauvé de son tourment secret et magique qui ne doit pas l'élever plus haut qu'un bête sauvage.

Pour une faute qu'on ne lui connaît pas, ce prince devra être aimé au delà des apparences, par une âme généreuse, sincère et vraie et ce uniquement par la force de sa gentillesse et de ses bons sentiments.

La Belle est pleine de qualité. Elle ne se montre ni pimbêche ni arrogante comme ses soeurs, s'accommodant des revers professionnels qui plonge la famille dans le dénuement, ne paradant jamais par sa beauté ni par son savoir, n'ayant pour amour que les livres pour jardin secret au début.

La jeune fille se livre en pâture à la créature, assurant à son père la vie sauve.

La Belle fera également fondre la bête par sa sincérité, ne lui cachant jamais ses hésitations quand 'à son allure intimidante, son amitié plutôt qu'un amour feint.

Et puis les contes sont ce qu'ils sont, la magie opère et l'amour triomphe toujours, offrant une aventure onirique aux jeunes lecteurs.

La beauté, la vraie, est triomphante dans le conte.

Comme l'on dit "la beauté est dans les yeux de celui qui regarde", définition de l'amour subjectif et animé de ses beaux sentiments profonds. Nous sommes donc invités à être inspiré, à le respirer comme un bouton de rose avec ces dessins au cadre fleuri, emplis de grâce, de majesté dans des mises en scènes pourpres et dramatiques.

Un petit théâtre d'une douceur silencieuse comme une caresse, à offrir ou à s'offrir pour le plaisir.

MARNAT:

Il existe beaucoup de versions de ce conte fantastique de Madame Leprince de Beaumont dans l'édition jeunesse.

Encore aujourd'hui, il fascine toujours autant les auteurs et illustrateurs et cela devient communicatif évidement pour les lecteurs.

Une magnifique version très esthétique avec David Sala et Violaine Leroy à noter dans les plus récents.

Il est amusant et très agréable pour l'imaginaire de distinguer toutes ces visions de la Bête du château, mi-homme mi chat, mi-cerf, mi-sanglier ou mi-ours.

Chaque illustrateur glissera son inspiration de la bestialité en costume de velours.



Annette Marnat restera avec son adaptation sur une présentation classique, élégante, nostalgique des histoires Père Castor dans le style d'illustration et notre gentleman maudit sera un peu situé entre l'ours et le lion, conjuguant à la fois la force tranquille, la férocité qui veille d'un oeil et une belle noblesse.



Qui est l'auteure de ce conte?



ALLO WIKI?



"Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, de son vrai nom, Marie-Barbe-Nicole Vaimboult, née le 26 avril 1711 à Rouen et morte le 8 septembre 1780, est une femme de lettres célèbre, auteur d'environ soixante-dix volumes de contes pour enfants, comme La Belle et la Bête, devenus des classiques de la littérature d’enfance et de jeunesse. Elle est considérée comme l'un des premiers auteurs de ce genre. Elle fut l'arrière-grand-mère de Prosper Mérimée..."



MERCI WIKI!



Sur chaque adaptation, la trame de l'histoire restera respectée.



Un pauvre marchand ruiné se trouve encore, malgré son âge , à devoir courir les routes pour faire vivre sa famille.

Niant un peu les revers et continuant de gâter ses filles, le brave homme leur demandera ce qui leur ferait le plus plaisir à leur rapporter pour cadeau.

Pour le malheur du pauvre homme, Belle sera la seule raisonnable, à s'être adapté à une vie modeste, le cauchemar ne sera pas fini pour le père, on le sait.

Les deux plus grandes, plus égoïstes et gâtées qu'un fruit pourri, lui demanderont des toilettes et autres beaux effets pour continuer à séduire le jeune homme de bonne famille, comme à la bonne époque.

La dernière, Belle (c'est son nom), ne lui coûtera pas un sou, ne demandera qu'une rose, cadeau plus humble.

Dans cette version, il y aura aussi trois frères et on comprendra la détresse du vieux marchand à devoir nourrir cette famille très nombreuse avec des affaires qui vont mal.



Pris dans la tempête du retour et houspiller par des loups affamés, le père se réfugiera dans un château et au comble de la surprise, y découvrira une superbe roseraie.

Sans penser à mal, il cueillera une rose dont le "vol" ne passera pas inaperçu par le maître des lieux.



L'hôte est une bête "monstrueuse" mi homme mi animale, une âme ensorcelée.

En échange de sa vie sauve, la créature lui réclamera la fille à l'initiative de la rose volée.

Impensable.

Dans cette version, le père ne laissera pas la Belle se sacrifier à sa place (quel bon père) mais c'est la jeune fille qui insistera pour ne pas laisser son père regagner seul le château de la bête (brave enfant).



Seule à rester dans des circonstances à découvrir, Belle n'aura qu'à demander pour être exaucé: "Souhaitez, commandez! Vous êtes ici la reine et la maîtresse!"



Le lieu est aussi magique que son propriétaire et sans doute que cette injonction aurait comblé de joie les deux soeurs plus ingrates.

Malgré toute la fortune du monde déployée à ses pieds, Belle devint malheureuse comme les pierres.

Pourquoi d'après vous?

La Bête se montrera en revanche d'une exquise compagnie contre toute attente.



La Belle et la Bête reste un conte d'amour fondé sur les yeux du coeur par excellence.

Malgré son apparence repoussante, la Bête saura conquérir le coeur de la belle et vice et versa.

Et c'est ce qui le rend magique, ce conte, ce monstre aux belles manières est des plus séduisants et délicats, il se montre un vrai prince charmant dans ces attentions.

Et c'est sur point que nous attendrons notre héroïne, saura t-elle faire fi de son apparence?



La fin sera différente suivant les versions, on nous promettra une métamorphose pour certaines et pour d'autres,on nous fera douter et on ne saurons pas vraiment si l'apparence monstrueuse n'est pas qu'une métaphore d'humeur que l'amour aura su transformer.

Nous n'en n'aurons pas fini en revanche avec es deux soeurs, vraies monstres de l'histoire.



Une belle adaptation que celle d'Annette Marnat à proposer aux jeunes lecteurs, vraiment.
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