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Critique de Andromeda06


J'ignore pour quelle raison j'étais aussi réticente à lire Olivia Ruiz. Il m'est arrivé de voir l'un ou l'autre de ses deux romans mis en évidence à la bibliothèque, sans avoir vraiment envie de me jeter dessus malgré les jolis retours sur lesquels je suis tombée de temps en temps. C'est ma bibliothécaire qui m'a finalement convaincue. "Écoute la pluie tomber" était disponible ce jour-là. Au vu de son épaisseur (même pas 200 pages) et de sa grosse police d'écriture, je me suis dit que je ne perdrai qu'une heure ou deux à le lire, dans le pire des cas. Et maintenant que je viens tout juste de le terminer, j'avoue avoir finalement passé un agréable moment de lecture.

Le récit débute le jour où Cali vient de mourir en couches. Carmen, sa tante et notre narratrice, évoque, par le biais de tous ses souvenirs qui remontent à la surface, son passé, son histoire personnelle et familiale, les événements qui ont fait d'elle celle qu'elle est aujourd'hui. Chaque partie du récit est consacrée à une personne qui a marqué son existence : sa nièce Cali, qu'elle a pratiquement élevé avec ses soeurs ; Antonio, son premier amour qui l'a conduite en prison ; la Yaya, sans qui Carmen n'aurait jamais découvert l'amour des livres, qui lui ont permis de survivre dans sa cellule ; Escouto, ce jeune gamin muet, compagnon de jeux de Cali, parti à 15 ans pour fuir les violences de son père ; Rita, sa soeur aînée et mère de Cali, pilier de la famille Ruiz-Monpean.

À travers ces personnages hauts en couleur, à forte personnalité pour la plupart, mais également très touchants (sauf Antonio, matador de profession... ...), l'autrice évoque des sujets divers qui les ancrent plutôt bien dans le récit. Il y est question de franquisme, de vie carcérale, de tauromachie (anti plus que pro, sans quoi j'aurais refermé ce livre illico presto). Mais il y est surtout question de relations humaines : relations familiales avant tout, d'amitié profonde également, d'amour un peu. Et c'est joliment retranscrit.

Je suis étonnée qu'un si petit roman puisse transmettre tout ça en si peu de pages. Tout n'est pas aussi bien développé comme j'aime à lire en temps normal, et de ce fait, c'est le contexte historique qui fait un peu défaut, à savoir que j'aurais aimé que les années "franquistes" et le phénomène d'immigration espagnole soient davantage approfondis, plutôt que juste plantés sans le moindre détail. En revanche, côté humain et psychologique, je n'ai rien à redire, de même pour le côté émotionnel. C'est assez intense à ce niveau-là et compense finalement cette lacune, assez minime quand j'y pense.

Olivia Ruiz a une jolie plume, simple mais agréable, usant de phrases courtes mais éloquentes, toute de douceur et de sensibilité.

Un joli petit roman, idéal entre deux lectures plus conséquentes.
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