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Critique de KrisPy


Hervé Ryssen est connu pour ses écrits nauséabonds, sentant très fort le nationalisme de base, frayant avec l'extrême droite, avec le lot de préjugés sectaires que cela comporte : racisme, antisémitisme, incitation à la haine raciale, homophobie, apologie de la bêtise, etc...
Dans le dvd qui accompagne son court livret, Ryssen reprend des extraits de films célèbres, censés avoir été produit à Hollywood, « l'industrie cinématographique menée par des juifs, qui diabolise et décrédibilise le catholicisme », et tente de nous les présenter sous son regard, qu'il veut incisif et juste…
Note : il faut savoir que Hervé Ryssen a déjà publié plusieurs livres prêtant à controverse, tel que « Les milliards d'Israël », qui lui ont valu des poursuites judiciaires pour incitation à la haine raciale et antisémitisme. Avec son essai « le cinéma cosmopolite », il s'était déjà attaqué au cinéma, citant par-exemple « Intouchables », et le qualifiant de « film à propagande pour l'immigration noire et la sodomie »… Il a été condamné à trois mois de prison ferme et à des amendes à plusieurs reprises pour ses paroles, voire menaces, homophobes et racistes, envers Bertrand Delanoë entre-autres. C'est un révisionniste qui met en doute l'existence des fours à gaz et du nombre de victimes de l'Holocauste… Tout est dit, non ?
Ryssen passe donc en revue des films connus, censé nous montrer « l'emprise juive » sur le cinéma américain… Il opère ainsi : des extraits du film incriminé, et en voix off, sa critique et son analyse. Je ne vais pas décortiquer tout le dvd, et pour cause, je n'ai pas pu le visionner en entier, trop nauséeuse devant tant de mauvaise foi et de sophismes assumés.
Ça commence par « le nom de la Rose », de Jean-Jacques Annaud. Ryssen regrette amèrement que le moyen-âge et les moines soient montrés comme « une époque ténébreuse, et une communauté de débiles, avec des tares et des perversions », et que les villageois se rebellent et mettent le feu au monastère, reniant la chrétienté qui leur a accordé charité… Sauf que, ce film est réalisé par un français, sur une histoire d'Umberto Ecco, italien, mais las, la production est juive ! Et on se fiche de savoir que ce n'est pas les villageois qui brûlent la bibliothèque, et que de telles choses, à savoir, des moines bizarres et pas nets, il y en avait pléthore au moyen-âge. Ne vous en déplaise monsieur Ryssen, les tarés, les fous et les simples d'esprit trouvaient souvent refuge auprès des monastères…
Puis vient Christophe Colomb, Ridley Scott. Là encore, il ne s'agit pas d'une production typiquement américaine, puisque Depardieu fait partie du casting, ainsi que de nombreux acteurs étrangers. Ryssen y déplore encore une fois l'image faite à la religion catholique, avec ses bûchers, son inquisition qui refuse l'idée d'une terre ronde… Et pourtant, est-ce une vue de l'esprit les violences faites aux femmes au nom de la sorcellerie ? Sont-ce élucubrations que les tortures de l'Inquisition et les guerres et autres génocides au nom de Dieu ?
Ryssen passe ainsi au crible de sa pensée tronquée : Inquisitio (quel rapport avec Hollywood…. ?), Agora, Amen de Costa-Gavras, attire les foudres de Ryssen (l'Eglise n'a jamais collaboré avec les nazis, l'Eglise est irréprochable par rapport aux déportations… Que faites-vous du Vel d'Hiv ?! des dénonciations d'enfants, de Touvier, de Barbie, cachés par des prêtres et des bonnes soeurs… ), et bien d'autres films encore, déplorant à chaque fois l'image que ces films font du catholicisme, trompeusement bafoué, calomnié…
Et là où j'ai vraiment bondi, c'est quand il a même le culot de critiquer « Deliver us from evil », le courageux documentaire sur le prêtre pédophile Oliver O'Grady, qui a certainement dû jouer sur le fait qu'on commence à s'occuper sérieusement des pédophiles dans le clergé. Ryssen ose même dire : «Ce film discrédite l'Eglise »… Il part sur une digression autour d'un concept « l'inversion accusatoire », comme quoi tous les intellectuels juifs sont obsédés par l'inceste, et que de fait, ils poussent les autres à en faire autant par le biais des films, livres, etc… Ryssen assène : « Les petits juifs ont 130 fois plus de risques de se faire violer que les petits catholiques »…
Oublions donc que les institutions catholiques qui accueillaient des enfants, faisaient souvent usage de la punition corporelle, de l'humiliation, « les Magdalene sisters », cet institut pour « jeunes filles perdues » en Angleterre, où les jeunes femmes se voyaient privées de nourritures, séquestrées, exploitées, abusées… Et toutes ces sombres histoires de pédophilie des prêtres… Hum, tout cela ne serait que propagande juive anti-catholique !
C'est édifiant. Cet homme nie purement et simplement les faits. Ryssen, pour justifier de la bonté des catholiques dans l'histoire, nous demande de regarder les cathédrales, et de nous interroger : sont-ce des esclaves qui ont pu bâtir de si belles choses… ?
Voilà, voilà la justification d'Hervé Ryssen sur la bonté des chrétiens… Les cathédrales…
Je crois que vous aurez compris l'idée générale qui se dégage de ce… comment appeler ça d'ailleurs ? Ni un livre, ni un film, ni un documentaire, juste un ramassis d'élucubrations vaseuses sur des films, avec un titre racoleur…Tout cela est du même niveau que l'homme qui l'a produit. Sans intérêt autre que celui de pouvoir regarder la bête dans les yeux. Et en ces temps de grands troubles, il est nécessaire de connaitre ses ennemis tout autant que ses amis…
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