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Critique de Eve-Yeshe


On fait la connaissance dans un premier temps d'Olivia, spécialiste en épigénétique qui vient de rencontrer Francis, qui s'est investi dans la nature et se livre à des expériences de ré ensauvagement. Il habite à la campagne et nos deux tourtereaux vont faire plus ample connaissance durant un week-end dans sa propriété.

L'amie d'Olivia, Lucy, arrive des USA, après une longue période d'absence, après avoir laissé son amoureux, pour changer de vie, de travail, et vient d'être embauchée par Hunter, milliardaire américain qui a investi dans les nouvelles technologies et fait main basse plus ou moins honnêtement sur toutes les start-ups qui foisonnent. Lors de l'entretien d'embauche, il tombe sous le charme de Lucy.

On se promène ainsi des USA en Grande Bretagne, de la Californie en passant par Antibes, pour suivre les pérégrinations des quatre personnages principaux, en traversant la génétique, la neuro-imagerie, la psychanalyse, l'écologie, la science versus la création divine du monde, monde qui est en train de voler en éclats, tant la planète souffre.

Chacun est au départ très égocentré, passionné par l'argent pour les uns, la science pour d'autres, mais très vite, les choses vont évoluer car on a diagnostiqué à Lucy une tumeur cérébrale, alors les priorités du début changent, donner un sens à la vie est peut-être plus important, tout cela sur fond de consommation de drogues pour rester constamment hyper-vigilant, hyperactif, hyper-réactif (en mode Leonardo di Caprio dans le loup de Wall Street).

On fait la connaissance des parents d'Olivia, parents adoptifs, comme on l'apprend dès le début du roman, ce qui donne une réflexion intéressante sur l'adoption, la quête de la mère biologique, des racines.

Edward St-Aubyn décrit très bien le côté fugace de l'existence, l'impermanence, et comment on croit tenir les rênes de son destin tandis que la maladie entre en scène et vient rebattre les cartes, tout comme le côté immatériel des start-ups face au désastre de la planète.

En parlant de planète, j'ai apprécié la motivation de Francis dans la mise en place du ré-ensauvagement et son épopée californienne dans le ranch de Hunter, nouvellement converti et l'engagement des voisins de ce dernier : un rancher qui veut bien se remettre en question et Hope, hippie sur le retour, plus ou moins nymphomane, pratiquant le yoga, ce qui donne des scènes drôles.

J'ai beaucoup aimé Martin, le père d'Olivia, psychiatre, s'est lancé dans la psychanalyse d'un patient schizophrène, ce qui laisse admiratif, et leurs échanges sont savoureux.

Si j''avais peu apprécié un de ses romans précédents « Dunbar et ses filles » que j'avais totalement oublié d'ailleurs, j'avoue que celui-ci m'a plu et permis de passer un bon moment. L'intérêt d'Edward St-Aubyn pour la psychanalyse s'explique par son propre parcours qui a été particulièrement difficile.

Dernier plus : la couverture est très belle, avec ces papillons multicolores, qui évoquent le côté éphémère de l'existence tout comme l'effet du même nom, alias effet domino avec son corollaire, la loi de Murphy… le titre fait référence aux études en double aveugle contre placébos avec comme argument : le placebo a ses propres effets secondaires comme si propres effets positifs…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver son auteur.

#Doubleaveugle #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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