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Critique de BVIALLET


Parties à cheval pour une chasse au renard, deux ladies se retrouvent avec une hyène apprivoisée qui les suit dans les bois comme un petit chien, tue au passage une petite bohémienne et finit renversée par une automobile... Un des invités de Lord Wilfrid prétend que son chat parle aussi bien qu'un humain. Vérification faite, tout le monde découvre que non seulement l'animal s'exprime de façon parfaitement claire et compréhensible, mais encore qu'il est capable de colporter toutes sortes de ragots et potins voire même les secrets les moins reluisants des uns et des autres... Jalouse des exploits aériens de son amie Loona Bimberton, Mrs Packletide décide de partir chasser le tigre et de lui offrir un collier de dents du fauve pour la faire enrager... Un tableau « La chute d'Icare » tatoué sur le dos d'un voyageur lui cause bien des problèmes insoupçonnés au départ... Hermann l'irascible, le nouveau roi d'Angleterre prend une décision étrange : il n'accorde pas le droit de vote aux femmes, mais les oblige à aller voter à chaque élection sous peine de sanctions...
Ce recueil comporte une trentaine de nouvelles qui sont autant de petits récits, de tableaux, d'historiettes ou de contes écrits d'une manière fluide et délicate et épicés d'un humour très particulier, fait d'un mélange d'ironie, de dérision et même d'une certaine philosophie aussi élégante que détachée. Saki, de son véritable nom Hector Hugh Munro, a une élégance de style qui l'apparente avec Wodehouse pour l'humour british et avec Saint Exupéry pour le côté naïf et rêveur type « Petit Prince ». En effet, Saki se sert énormément des animaux pour dénoncer les travers des hommes. Avec une fausse naïveté confondante, il arrive à imaginer des situations souvent absurdes et presque toujours poétiques qui font de ces nouvelles de charmantes chroniques à déguster sans modération. le lecteur y trouvera un tableau intéressant de la vie de la gentry britannique, des occupations et des passions des aristocrates désoeuvrés et des gentlemen farmers désabusés de la Belle Epoque. Tous les textes sont impeccablement écrits. Certains atteignent même aux rivages du fantastique comme « Les Ministres de la grâce » où Saki imagine ce que donnerait la gestion du pays si elle était confiée à des anges voire à la beauté de la fable avec « La réforme de Groby Lington » sur le thème de la ressemblance osmotique entre l'humain et son compagnon animal. A lire, même à un siècle de distance...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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