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Critique de Tatooa


J'ai adoré !

Je viens de découvrir que c'est écrit sur la base du jdr Donjons et Dragons (que je ne connais pas), ce que je n'ai pas soupçonné une minute en le lisant !

J'avais cette trilogie dans ma PAL depuis quelques temps déjà, perdue dans les limbes de ma kindle. RosenDero l'ayant choisi comme livre-quête du challenge SFFF, c'était l'occasion de l'en sortir. Quel excellent choix ! Merci Rosen ! :)

Dans un univers bien construit, on assiste à la naissance de Drizzt, elfe noir drow comme ils se nomment eux-mêmes. Et à sa croissance au sein d'un monde entièrement dédié à la compétition acharnée entre "maisons" (noblesse) pour le pouvoir, dans une société matriarcale d'une violence inouïe, allant jusqu'à l'éradication complète d'une maison (jusqu'aux enfants)... La magie est omniprésente, les combats également, les elfes noirs se devant d'être guerriers accomplis pour les hommes, simples servants et reproducteurs de leurs maisons, et "prêtresses" plus ou moins haut placées pour les femmes, et matrone pour la reproductrice (reine de la ruche, pourrait-on dire) à la tête de la maison.
Tout est basé sur le principe de monter de "rang", et d'emblée le livre commence par une définition de ce mot. Que ce soit pour chaque individu et pour les différentes maisons.

Toute la construction de cette société consiste à un conditionnement à l'obéissance absolue dès la petite enfance des drows à ces principes, société chapeauté par Lolth, déesse araignée toute puissante d'un autre plan (autre dimension) qui accorde faveurs et défaveurs en fonction du degré de violence des maisons. le conditionnement à la haine commence tout petit, la haine de tout ce qui n'est pas drow, pour justifier une éducation "guerrière", mais qui finit par ne servir essentiellement qu'à s'entretuer !

Que devient un enfant innocent et naïf, qui a une conception morale à la base totalement opposée à ces principes ?
Drizzt naît dans cet enfer.

Et il va se construire, entouré de personnages malfaisants, dont la toute première, sa mère, Matrone Malice qui porte bien son nom. Les femmes n'ont pas le beau rôle dans ce bouquin. Elles sont véritablement horribles. (U.K. le Guin n'a rien dit à ce sujet ? ... Ok je sors...). Tout est voué aux manipulations politiques, leurs actes, leurs pensées, les sous-fifres ne sont que pions pour arriver à leurs fins, toutes ne pensent qu'à devenir calife à la place du calife, et le sous-sous-calife à devenir sous-calife.
Les hommes ne sont pas en reste et ne rêvent que de monter dans la hiérarchie qui leur est dévolue, à jamais pions de plus ou moins haute importance, du moins ceux qui sont aveuglément soumis.

Zaknafein ne l'est pas. Maître d'armes de la maison Do'Urden, le meilleur, il ne survit que grâce à cela, car il désapprouve la société dans laquelle il vit. Pas vraiment ouvertement, il ne peut pas. Quand Drizzt lui est confié, il est à la fois heureux de voir que ce dernier n'est pas adapté et malheureux pour lui, car sa vie est vouée à la même souffrance que la sienne, inadapté dans un monde qui ne lui convient pas.

Et là, les amis, comment ça me parle ! Toutes les questions qu'il se pose, il ne se passe pas une semaine sans que mon homme et moi nous les posions (à un degré moindre de violence) à propos de nos enfants, que nous avons souvent la sensation d'avoir éduqués de façon "inadaptée" à la société dans laquelle nous vivons, et que nous n'aimons pas, et désapprouvons grandement.

Il tente de lui apprendre à s'en sortir. En vain. J'espère que nous avons fait mieux. Je ne sais pas.

Bref, outre l'excellence de l'histoire en elle-même, des personnages, bons ou mauvais, ce bouquin m'a parlé aux tripes. La noirceur des pensées de Zaknafein, je la connais bien... Je tâche de ne pas trop y penser en général.

J'ai commencé le tome 2. Evidemment...
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