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Critique de sandrine57


Un quartier populaire de Catane, La Civita, une famille socialiste recomposée, les Sapienza, une éducation très libre, une tripotée d'enfants et parmi ceux-ci, Goliarda, la petite dernière. C'est elle qui raconte une enfance des années 30, dans une famille engagée politiquement à gauche sur une île, dans un pays, où le fascisme monte en flèche. Goliarda, gamine insouciante, passe plus de temps à déambuler dans sa ville que sur les bancs d'une école qui de toute façon lui polluerait l'esprit. C'est son grand frère Ivanoé qui est chargé de son éducation. Et pour la vie, c'est Jean Gabin qui lui transmet les vraies valeurs. Au cinéma où elle dépense l'argent qu'elle gagne à la sueur de son front, elle dévore, avec les yeux et avec le coeur, l'acteur français aux yeux bleus clairs qui devient son modèle. C'est décidé! Goliarda sera Jean Gabin ou ne sera pas!


Quelle gamine cette Goliarda! Effrontée, rebelle, mature, débrouillarde, ce garçon manqué n'a pas la langue dans sa poche. Elle n'est pas de ces bécasses qui s'émeuvent d'un rien, elle n'est pas amoureuse de Jean Gabin, non, elle veut ETRE Jean Gabin. Comme lui, elle veut affronter la vie avec courage et sauver des demoiselles en détresse. Son franc parler, ses espiègleries, ses rêves, ses questions nous la rendent tellement attachante! Drôle et touchante, elle sait se faire sa place dans une famille pour le moins atypique. le père, Giuseppe, est l'avocat des pauvres, la mère Maria est une féministe, militante socialiste très active. Tous deux ont connu plusieurs mariages, ont eu beaucoup d'enfants et ont fait des séjours en prison au nom de leurs idées. Ils élèvent leurs enfants dans la liberté, le respect et bien sûr l'anti-fascisme. Chez les Sapienza, chacun est libre d'agir à sa guise, l'école n'est pas obligatoire, l'argent de poche se gagne en travaillant. Goliarda grandit au milieu des domestiques qui sont tous d'anciens clients que son père a fait libérer, dans un foisonnement d'idées politiques, amoureuse de son quartier et de ceux qui le peuplent.
J'ai vraiment eu un gros coup de coeur pour ce livre qui est comme un rayon du soleil de Sicile.
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