AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de florencem


Je vous avoue que je ne sais pas comment commencer cette chronique. Malgré quelques longueurs, j'avais bien accroché Au sang des elfes, l'histoire en elle-même étant riche et complexe, avec des personnages principaux que j'avais tout de suite trouvé intéressants. Mais là… le temps du mépris… Difficile à digérer et cela pour plusieurs raisons.

Je réitère le fait que le sorceleur est une histoire qui a un gros potentiel avec un univers détaillé, recherché, dont on sent que l'auteur maîtrise sa complexité. J'aime toujours autant Geralt, Yennefer, Jaskier et Ciri, bien que cette dernière agisse encore comme une enfant de cinq ans capricieuse. le noyau de l'intrigue arrive toujours à m'intriguer et j'ai envie de savoir ce qu'il va se passer. C'est techniquement, ce qui va me pousser à lire le troisième tome, qui sera peut-être le dernier si les choses ne s'arrangent pas, par contre. Parce que…

Petit 1 : j'ai eu l'impression de ne voir nos personnages principaux que dix minutes. Il y a trop de personnages, dont certains qu'on ne voit que deux secondes, avec des noms dont ne peut pas se souvenir, ni d'où ils viennent, ce qu'ils sont et pourquoi ils accaparent autant l'histoire.

Petit 2 : Geralt devient un homme transit d'amour, qui se laisse balloter au gré des intrigues. Ciri fait n'importe quoi. Yennefer, c'est à peine si on comprend quelles sont ses intentions. Mais pourquoi rendre ses personnages principaux si inconsistants, nom d'un crogneugneu !

Petit 3 : des combats opposants deux personnages plus que secondaires qui durent cinq pages : non. Des personnages qui se disputent pendant trois pages sur une question stupide : non. Des délires politiques qui durent des pages et des pages alors qu'on arrive pas à savoir de qui on parle ni où est située telle région et encore moins s'ils sont alliés ou ennemis : NON ! Il faut arrêter avec les lourdeurs et les passages totalement inutiles qui nous perdent mais alors complètement. Ciri passe un chapitre (et il n'y en a que cinq en tout) dans le désert à errer ‼

Petit 4 : le sexisme… Vous êtes gai : vous avez forcément le look d'un homme, sans aucune féminité. Vous êtes une femme forte avec des pouvoirs et des convictions : vous êtes une salope (ah non, là on ne mâche plus ses mots) qui en plus va une fois sur deux être nymphomane. Les sorcières qui sont la plus grande représentation féminine du roman en prennent pour leurs grades, c'est peu dire. Et attention, qu'on ne me dise pas que le fait qu'elles se promènent à moitié nue, ou que la nudité ne les gêne pas est la preuve que ce sont des femmes émancipées, fière de ce qu'elles sont. Cela pourrait être le cas, mais là, on voit clairement que c'est soit pour aguicher, soit pour montrer à ses soeurs que oui, c'est moi qui est le corps le plus somptueux. Et on n'oublie pas ses messieurs qui pour la plupart ne voient dans les femmes que des choses à plaisir.

Petit 5 : le viol… ah oui, ce viol qui est si « normal » après tout. Une chose banale et banalisée qui est indispensable, n'est-ce pas ? Et puis, il n'y a aucun autre moyen que d'utiliser cet acte barbare pour arriver au même résultat. Non, bien sûr que non… Je ne vais pas spoiler, je pense, mais ne lisez pas si vous ne voulez pas en savoir trop. Pour étayer mon propos ironique, parce que la scène se déroule à la fin du tome et qu'elle me reste encore au travers de la gorge : un personnage féminin (bien entendu) se fait donc violer. Mais attendez ! On va plus loin que cela. Donc, un homme tente de violer notre victime. On l'interrompt. Et là, je me suis dit : ouf, en un sens. Mais le type sort que tout va bien, elle dit rien la victime. Oui, bon, elle est juste tétaniser par la peur, c'est pas grave ça, vu qu'elle dit rien et qu'elle ne se débat pas, c'est du consentement... Sa « sauveuse » la console. Et là, tenez vous bien, la viole. Comme ça. Vous avez envie de vomir ? Attendez. Notre victime, en une nuit, se met à avoir des sentiments amoureux pour son bourreau. Tout à fait normal… Elle va quand même aller se baigner et essayer de faire partir quelque chose de son corps qui la dégoûte mais dont elle n'arrive pas à mettre le mot dessus. Et puis, après tout, maintenant au moins, elle ne se sent plus seule. Là, je hurle intérieurement. Parce que l'auteur avait le choix de ne pas faire cela. Sa sauveuse aurait pu la sauver. Un sentiment amoureux aurait pu se créer de manière tout à fait naturel. La victime aurait pu choisir ainsi de rester pour une raison saine. Mais non…

Je ne pensais pas en écrire autant, mais voilà. Je suis au final assez en colère contre ce second tome qui soulève pas mal de choses que je trouve de plus en plus écoeurantes. Je vous invite d'ailleurs à lire cet article avec bienveillance : https://planetediversite.fr/2020/04/08/le-prieure-de-loranger-ou-pourquoi-je-ne-lirai-plus-la-fantasy-comme-avant-aka-le-sexisme-en-fantasy/

Je suis aussi grandement déçue de voir une histoire avec autant de potentiel se désagréger… Parce que je comprends aussi pourquoi cette saga enchante autant de lecteurs, et je suis consciente que mes points 4 et 5 sont des choses qui pour certains n'auront pas autant d'impact, car au final, ils ne concernent que de courts moments du roman. Le temps du mépris n'a donc pas été une lecture qui m'aura ravie. Je vais, comme je l'ai dit, lire le prochain, dans l'espoir de voir les choses s'arranger, mais je crains qu'il ne soit le dernier.
Commenter  J’apprécie          315



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}