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Critique de Latulu


Première lecture mitigée au sortir de ce recueil de nouvelles.
L'immersion dans l'univers du Sorceleur a été assez difficile. En cause, le manque d'empathie ressenti vis-à-vis du héros principal, Gerald de Rivalt. L'auteur dresse une série de petites histoires dans un moyen-âge type héroïc fantasy, avec profusion d'êtres surnaturels, classés selon Géralt comme ceux qu'il doit éliminer et ceux que son code d'honneur lui interdit de pourfendre. Car notre héros est un Sorceleur, comprenez un homme solitaire, mi-guerrier, mi-magicien présenté comme un mutant tuant les monstres contre rétribution.

Dans ce tome introductif, nous suivons ce guerrier modifié génétiquement par l'ordre des Sorceleurs. Il a les cheveux blancs, un corps musculeux et porte une longue épée. Ses sens et ses instincts sont plus développés que la majorité des humains. Ses yeux qui ont également subi une mutation lui permettent de voir dans le noir. Il porte l'amulette de son Ordre qui s'anime et vibre ou chauffe en présence de surnaturel.
Ainsi paré, Géralt traverse des villages, des châteaux dans lesquels il va éliminer le ou les monstres qui s'y cachent. Chacune de ses victoires va lui permettre de gagner un peu d'argent pour un repas chaud et un lit dans une auberge selon la formule consacrée :. « Jette un sou au Sorceleur ».

Et alors que s'enchaînaient les aventures, j'ai eu le sentiment d'errer sans but dans le royaume et suis restée un peu au bord de la route avec cette question redondante : quel est son but ? Géralt m'a semblé tenir plus du vagabond que du punisseur de monstres. Ce tome est une incursion rapide dans son monde mais l'auteur reste avare de détails, peut-être se laisse-t-il une marge de manoeuvre pour peaufiner son univers dans les suivants ?

Pourtant le récit comporte quelques points forts. L'auteur s'est en effet permis d'inclure une réécriture personnelle de quelques contes populaires. J'ai notamment reconnu la Belle et la Bête et Blanche-Neige avec ses drôles de nains.
Cette petite touche d'humour s'est accentuée lorsque Geralt rencontre ceux qui deviendront par la suite des protagonistes récurrents : le barde Jaskier et la magicienne Yennefer. Toutefois, ceux-ci, tout comme le héros m'ont paru trop caricaturaux. Jaskier est un musicien, fort en gueule et couard émérite : l'anti-thèse du Sorceleur qu'il suit pourtant comme son ombre. A ses cotés Géralt paraît d'autant plus froid, sans âme, emmuré dans son silence qu'il brise rarement et là encore, les dialogues sonnent creux.
Yennefer, la belle magicienne, est peu farouche et très hautaine (au premier abord car une fois les draps du lit défait c'est une toute autre histoire). A mon sens, les personnages manquent de profondeur.
Seule la prêtresse Nenneke sort du lot. On la retrouve souvent entre chaque nouvelle comme une figure maternelle, la confidente, celle chez qui Géralt se pose entre deux affrontements comme pour se ressourcer.

Disons le franchement : si je n'avais pas entendu et lu des critiques élogieuses sur la série, ma lecture se serait arrêtée là. J'ai passé un agréable moment mais guère plus.
Au moment où j'écris cette critique je viens de terminer la lecture du tome 3 et mon avis a totalement évolué : je suis maintenant séduite par cette série.
Mon conseil : faites-vous votre propre opinion. Les 2 premiers tomes sont peut-être un peu poussifs. L'auteur avait-il besoin de chauffer le moteur sur les deux premiers opus avant d'attaquer la route au tome 3 ? Peut-être… Mais quelques unes de ces nouvelles ont une incidence sur ce que j'appelle la Grande Histoire (tome 3 et suivants). J'imagine que l'auteur avait besoin de ces préliminaires pour des regroupements suivants. A suivre donc.

Challenge mauvais-genre 2020
Challenge Séries 2020
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