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Critique de Elamia


Et voilà, j'ai à mon tour succombé au virus du Sorceleur !

Heureuse d'avoir trouvé les deux premiers tomes dans la version collector proposée par Bragelonne (avec la couverture imitation cuir), je me suis enfin lancée dans les aventures du célèbre Geralt de Riv. C'est un livre que l'on dévore d'une traite. Impossible de s'arrêter.

Le seul gros bémol c'est qu'Andrzej Sapkowski est avare en descriptions. Bien qu'il soit placé au rang de Tolkien polonais, il ne partage pas le goût du professeur anglais pour les descriptions interminables. D'un côté c'est tant mieux pour nous lecteurs, mais l'inconvénient si l'on ne connaît pas la franchise de jeux vidéo, c'est que l'on risque de passer à côté de biens des détails de cet univers foisonnant. Par exemple, la douloureuse naissance des sorceleurs et l'épreuve des herbes est à peine survolée ici.
L'écrivain reprend à son compte les mythes du folklore slave qu'il adapte dans un contexte médiéval. Les charmantes créatures que sont, entre autres, les roussalki, stryges et oupyres se voient dotées de petits frères et de petites soeurs tout aussi abominables et coriaces qu'elles.

Le sorceleur est à mi-chemin entre le conte (ici plutôt satirique) et la quête moyen-âgeuse associée aux valeurs chevaleresques. Car Geralt a le sens de l'honneur et sait se tirer de mauvaises passes avec bravoure. Dieu sait qu'il croise beaucoup de gens hostiles sur sa route. Les sorceleurs ont en effet très mauvaise presse dans l'univers bâti par Sapkowski. Déjà, parce qu'ils sont différents physiquement des autres êtres humains et qu'ils suscitent un mélange de peur et de fascination pour qui croise leur route. La problématique de l'acceptation des différences est ici abordée sous un angle fantastique. L'un des secrets de la réussite de ce livre, c'est que l'écrivain juxtapose des préoccupations modernes à un univers fictif efficace.

Difficile de ne pas parler du livre, sans établir une comparaison aussi minime soit-elle avec le jeu vidéo. le troisième opus « Wild Hunt » marquait les esprits par son côte très sombre, glauque parfois, et par les choix cornéliens qu'il nous poussait à faire. le ton du livre est résolument plus léger. Les dialogues sont certes très nombreux, au détriment des descriptions, mais ils sont entrainants et participent à rythmer l'intrigue. Finalement, les répliques des personnages sont révélatrices de leur caractère. Ces figures, principales ou secondaires, ont toutes de l'épaisseur et une place de choix dans le récit. de plus, l'humour caustique et le franc parler de Geralt et de son compère ménestrel Jaskier sont incontournables.

Je craignais d'être déçue par le format des nouvelles, dont je ne suis vraiment pas fan, mais comme celles-ci se suivent, c'est finalement davantage un roman qu'un recueil.

C'est une excellente lecture qui permet de prolonger le voyage dans l'univers unique du sorceleur. Des Artbooks peuvent aisément compléter des lacunes sur le bestiaire ou certains détails tus par le livre. A voir si la série Netflix se montrera à la hauteur de cette réputation déjà bien amortie.
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