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Critique de Satyasaibaba


Le narrateur a 20 ans. L'âge du service militaire. Pour ne pas trop s'éloigner de sa maison et gagner un peu d'argent, il décide de faire son service dans le corps des surveillants pénitentiaires. Il est alors envoyé au large de la Sicile, sur l'île de Favonio où, dans un décor paradisiaque se dresse un vieux château transformé en prison de haute sécurité. Ce sont surtout des mafieux, condamnés pour la plupart à perpétuité, qui y sont enfermés. le jeune homme n'a jamais mis les pieds dans une prison, n'a aucune connaissance du monde carcéral et redoute le premier contact avec les détenus. Il a neuf mois à tirer. Neuf mois qu'il présage bien longs comme cette première nuit de service dans la guérite perchée sur le mur d'enceinte de la prison où, dans les bourrasques d'une tramontane déchaînée, il décompte péniblement les heures avant de pouvoir reprendre l'hydroglisseur qui le ramènera chez lui pour sa première permission. Jusqu'à ce que dans le noir profond de cette nuit de tempête surgisse un cri déchirant : « Gaaaaaardien… ». Un parrain de la mafia vient d'être assassiné par son co-détenu. le narrateur devra garder le corps, le temps que les enquêteurs débarquent sur l'île. Son premier « mort ».
Enfermé sur l'île comme la chenille dans son cocon pour une lente et inexorable métamorphose, le narrateur va multiplier les premières fois et petit à petit laisser derrière lui l'innocence de ses vingt ans et les oripeaux de sa vie d'avant. Il expérimentera le crime, la souffrance, la violence, l'automutilation, mais aussi les rites et les codes, l'honneur, l'amitié et la compassion. Dans ce microcosme factice où la vie se poursuit sans avenir, mais avec résignation, un rayon de soleil, un bon repas, l'effluve de la mer, un sourire ont valeur de trésors. Dans l'horizon bien sombre des vies enfermées se dessinent ainsi en mode mineur quelques lambeaux d'espoir.
Après neuf mois sur l'île et bien des découvertes, l'heure est aux adieux. Déchirants. Papillon aux ailes encore engluées d'hésitations, le narrateur s'offre une seconde naissance aux portes de l'âge adulte. Mais cette expérience d'enfermement jamais ne le quittera.

Si l'histoire des nuits de Favonio tient la route (le sujet est vraiment bon), le style littéraire de Carmelo Sardo se révèle par contre bien moins emballant. Sans relief, d'une platitude confinant à l'élémentaire, son écriture se contente de peu. Dialogues sans saveur, balbutiants même, vocabulaire peu recherché, phrases banales… l'épreuve est de niveau scolaire. Et que dire de la construction même du récit ? Très ennuyeuse et commune, elle réserve peu de surprises et ne s'ourle d'aucun artifice.
En résumé, voilà une bien belle histoire, mais piètrement racontée. Dommage…
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