AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Patmarob


« Sur la piste des Aigles » d' Adrien Sarrault se décline en trois phases : le thème « classique » de l'adultère avec un chef d'entreprise, Edouard, riche, doué et dominateur, son épouse, Valentine, belle, intelligente et délaissée, et son amant, Jacques, banquier, ambitieux. Infidélité, trahison, argent, pouvoir tissent un schéma traditionnel qui dénonce une élite arrogante et sans scrupule. Un retournement : Edouard réussit à vendre son entreprise à l'état après une manipulation. Il se lance dans la politique sur une ligne populiste. Edouard participe à un complot international (les Aigles), un réseau de hackers bloque les services essentiels de l'état. Mais l'ascension d'Eduard est brutalement interrompue. Un débat intellectuel: Antoine, le bras droit d'Edouard, est contacté par un ami ancien sénateur. Il lui est proposé de prendre la place d'Edouard dans l'entreprise de déstabilisation de l'Etat. Des échanges ouvrent une réflexion qui mêle stratégie politique, manipulations et usages des technologies de pointe. L'Intelligence artificielle, le transhumanisme obligent à reconsidérer le futur de la société. le livre se termine sur une note moins anxiogène et tout en contraste : « cultivons notre jardin ». « Une fin heureuse » clôt les envolées philosophiques.
Ce rythme ternaire permet de relancer l'intrigue qui passe du thème passionnel au thriller politique, tandis que la dimension intellectuelle achève un parcours inégal. La situation décrite dans le roman emprunte aux maux de notre situation politique et sociale (délitement des services publics, défiance envers les politiques …).. Toutefois l'ampleur des thèmes et le plan narratif laissent des éléments dans l'ombre. « Sur la piste des Aigles » ne dévoile pas la nature du complot, ses responsables, les raisons de la chute d'Edouard et ses auteurs…Le roman s'interrompt sur le chemin explicatif. L'intérêt à la lecture est maintenu par les ruptures de la narration mais reste en attente au final. le style révèle ces contrastes : le rythme du thriller politique est marqué par des phrases (assez) longues. L'usage répété du subjonctif (de tous ses temps) traduit-il le doute des personnages quant à leurs objectifs ? Mais le subjonctif est aussi le mode du souhait, de l'obligation et de l'envie. le nouveau monde laisse l'auteur dans des interrogations vertigineuses.
Merci à Babelio (et à l'opération Masse Critique Privilégiée) et aux éditions Daphnis et Chloé pour cette découverte.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}