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Critique de pencrannais


Troisième épisode des aventures de Dick hérisson, l'opéra maudit monte le niveau de la série d'un cran supplémentaire dans le dessin surtout avec un scénario toujours aussi inspiré par les romans populaires du début du XXe siècle (Harry Dickson bien sur, mais aussi Gaston Leroux).
Le détective enquête sur une série de cadavres sans têtes repêchés régulièrement sur les côtes niçoises. C'est alors qu'il échoue sur une île dont le riche propriétaire, Giuseppe Zito semble être un excentrique possédant un tigre en liberté, une demeure baroque et surtout une douce folie qui lui fait regarder toutes les nuits des films mettant en scène son épouse, Irina Drakulesco, diva de l'opéra, disparue et dont il entretient un souvenir très oppressant.
De retour sur le continent, Dick et son ami Jérôme Doutendieu assistent à la représentation de Turandot à la radio qui est interrompu par un accident, la mort par décapitation d'un des acteurs, en plein spectacle. Accident ? Lien avec les corps repêchés ? Meurtre ?
Les deux compagnons vont donc poursuivrent l'enquête dans ce milieu de l'opéra et sur celui, maudit entre tous de Turandot. On nage alors en plein mystère dans ce milieu de l'art lyrique niçois alors que le carnaval, beaucoup plus populaire, brouille les cartes.
La découverte du coupable n'est pas l'atout maître de ce volume, même si le final apporte son lot de surprise et de suspense.
Les points forts sont surtout en premier lieu une atmosphère incroyable qui se dégage des dessins et des décors, des scènes d'action et des personnages.
Les scènes initiales sur l'île s'inspirent du cinéma expressionniste allemand et sont d'une grande force, les nuits niçoises, le décor de l'opéra, la poursuite au moment du carnaval et dans les rues de la vieille ville, ou sur la corniche sont des hommages à Hitchcock chez qui le suspense se conjuguait avec la beauté des scènes et des paysages et des personnages à qui on pouvait s'identifier.
On est vraiment happé par ces dessins et cette histoire qui va à cent à l'heure. Dans cette troisième aventure, on n'a pas le temps de respirer. C'est du roman feuilleton à énigme. Ce n'est pas réaliste, mais c'est très efficace.
Les dessins mi ligne claire (pour certains personnages), mi semi réalistes pour les décors notamment, avec des couleurs lumineuses qui rendent parfaitement la douceur des hivers niçois soutient une histoire savoureuse qui se déguste comme un petit plaisir coupable.
Je perçois aussi une évolution dans le duo de personnages principaux. Doutendieu prend plus de place. Hérisson est moins sur de lui, moins Harry Dickson ou Sherlock Holmes. Ce rééquilibrage est une réussite. Espérons qu'elle perdurera dans les albums suivants.
Un bel opus d'une belle série qui mérite vraiment d'être redécouverte !
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