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Critique de MariondeMontmorency


Ne vous fiez pas à sa couverture délicate et fleurie, débordant de sensualité, et entièrement réalisée par l'autrice (qui est aussi graphiste). L'autre chambre, court roman en vers livres, est un récit sombre, dans lequel s'entremêlent des voix de femmes blessées.

Marine n'a jamais connu d'hommes. À l'aube de ses 36 ans, emmurée dans sa solitude, elle décide enfin de céder à l'un d'eux, anonyme choisi par défaut sur un site de rencontre. Ondine, elle, si jeune encore, n'ignore plus rien des hommes. Elle connaît les regards avides et les étreintes appuyées. Tour à tour, d'une langue aussi abrupte que poétique, elles confient leurs tourments au lecteur et racontent le poids de la société qui impose une conduite coulée d'un même moule. À la fois intime et social, ce récit aborde les thèmes de la famille dysfonctionnelle ou de l'hypersexualisation du corps.

« À force d'entendre que j'étais laide,
J'ai fini par le croire ;
À force de le croire, je le suis devenue »
Voilà l'une des petites phrases assassines qui ponctue le récit. Tout en ambivalence entre violence et douceur, Diane Schmidt propose un texte mélodique qui traduit la souffrance universelle des femmes. Si j'ai aimé la langue travaillée et le rythme du texte, il m'a manqué un aboutissement narratif pour suivre jusqu'au bout le parcours de Marine et Ondine, aussi antinomiques que complices. C'est un curieux petit objet littéraire qui attire l'attention, qui se feuillette et se relit. N'hésitez pas à tenter l'expérience !
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