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Critique de Nic54


Habituellement sous le charme du style Éric-Emmanuel Schmitt, je suis cette fois ressorti de ma lecture profondément frustré et amer.

D'abord, il y a la supercherie de sa mise en page, dont les marges béantes maquillent finalement très mal la courtesse du texte. Les mots apparaissent ainsi étalés comme on le ferait de la confiture lorsque l'on vient à en finir le pot. Mais si encore il y avait la langue...
Traditionnellement mélodieuse, riche sans être pompeuse, ses notes glissant naturellement et délicatement telle une Nocturne de Chopin, la langue est ici horriblement banale, voire vulgaire. Un comble pour un roman sur une chanteuse lyrique !

Enfin, il y a l'histoire, celle de cette rivale, fantasmée, oubliée et profondément antipathique, dont sa haine recuite envers Maria Callas et ses thuriféraires offre à l'auteur le prétexte de retracer le destin tragique de cette dernière. Soit. Mais je n'ai tout de même pas bien saisi l'objectif de Schmitt avec ce roman. Parler de l'aigreur des numéros deux ? Écrire une autre vérité sur une légende de l'opéra ? Montrer la nature obsessionnelle de la rivalité ?
Et faire de son personnage principal une vieille et odieuse harpie qui ne souffre d'aucun remords... Quelle erreur ! En face, le personnage d'Enzo, jeune guide mélomane, boit passivement et tristement ses paroles sans y opposer de résistance.
D'ailleurs, je ne comprends pas non plus pourquoi le récit est raconté à la troisième personne. Ce choix ne me paraît pas pertinent.

Bref...

Éric-Emmanuel Schmitt me donne ici l'impression d'avoir publié un livre alimentaire, écrit sur le coin de son bureau d'écriture, ou entre deux déplacements. Il ne donne envie ni de se plonger dans l'art lyrique (alors que son Madame Pylinska, pourtant tout aussi court, invitait ardemment à découvrir les oeuvres classiques au piano), ni de s'informer davantage sur la carrière de Maria Callas.

Extrêmement décevant.
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