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Critique de SaleGargouille


Je me suis tout de suite retrouvé happé par le ton de l'auteur, incisif et s'amusant à ajouter des couleurs dans la noirceur. Lawren Schneider partage le sens de l'image et du détail des bons écrivains, parvenant à dépeindre un cadre douillet pour le lecteur en peu de mots.
De grandes qualités de plume qui, toutefois, semblent s'amenuiser en cours de route, flirtant même parfois avec de dangereux abus d'adverbes. Dommage, mais pas dommageable.
Le roman est truffé de références à l'Alsace. Peu étonnant me direz-vous, mais tous les auteurs ne sont pas capables d'imprégner leur roman de cette atmosphère locale, qui ravira les connaisseurs et transportera les profanes.
Il en va de même pour les différentes époques traversées, de la guerre de 40 et son front de l'est, aux années 80. À ce compte, le roman est une réussite. Je pourrais également longtemps m'attarder sur le soin apporté pour traiter du cas des “malgré-nous” et des horreurs de la guerre, particulièrement poignants et bluffant de réalisme.
Mais que vaut l'histoire en elle-même ?
Celle-ci est divisée en trois parties, en plus de posséder prologue et épilogue.
La première se concentre sur Chris, un adolescent ayant l'idée de proposer à ses trois amis de se délester d'un secret afin de renforcer leurs liens. Ceci dans le but qu'il puisse lui même avouer son étrange pouvoir : celui de voir des choses invisibles aux yeux des autres. Sauf que, chose inattendue, leur amie Caroline leur partage une horrible souffrance : les viols que son oncle lui fait subir. Une information devant laquelle le groupe ne peut rester les bras croisés.
Après des péripéties (et un énorme rebondissement), Chris se retrouve chez ce grand-père dont il ignore tout. L'occasion pour Louis de lui partager son expérience de la guerre, mais aussi de ce pouvoir qu'il possède comme son petit-fils. Une partie si imposante, si importante dans le roman qu'elle parviendra (malheureusement) à éclipser l'histoire de Caroline. Une histoire dans l'histoire, coupant court au rythme effréné imposé par le danger qu'encourait leur amie.
D'emblée, l'entame de la troisième et dernière partie, de retour dans les années 80, s'annonça pour moi diminuée d'intérêt. le fil avait été coupé et il ne restait plus beaucoup de pages pour boucler l'intrigue entamée cent-cinquante pages plus tôt. Une intrigue qui se boucle d'ailleurs trop rapidement à mon goût, avec un nième retournement me laissant tiède. D'autant plus que, tout du long, je serai étrangement resté peu curieux sur les propriétés de cet étrange pouvoir.
Enfin, l'épilogue sert à répondre à une dernière question. Un petit extra, qui aurait toutefois pu se passer de la mise en scène amorcée par Chris dans le prologue.

Les larmes des cigognes est un roman avec un travail de recherche important, rédigé par un auteur de talent, dont on sent tout l'amour pour les sujets abordés, mais qui aurait peut-être bénéficié d'un travail éditorial plus conséquent, pour réellement accéder à une plus grande reconnaissance.
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