La lecture, comme elle l’a découvert, permet de vivre un millier de vies - ou de trouver la force d’en vivre une seule, incroyablement longue. (Page 48)
Une histoire est une idée, aussi tenace qu’une mauvaise herbe. Où qu’elle soit plantée, elle se met à pousser. (Page 694)
Bien sûr, oublier, c’est triste. Mais être oublié, c’est être abandonné à soi-même. Et être la seule à se souvenir, c’est du pareil au même.
Addie mettra des années à apprendre le langage de ces yeux. Par exemple, l'amusement leur donne la couleur du lierre en été, tandis que l'agacement les rend plus clairs, comme une pomme acidulée. Quant au plaisir, il les assombrit, jusqu'à ce qu'ils deviennent presque noirs comme une forêt la nuit. Seul leur contour reste vert.
Chaque seconde s'eternise comme une vieille femme compte ses sous pour payer son pain.
- Tu peins, dit Addie en désignant le tas de toiles appuyées contre la cuisinière.
- Oui, confirme Sam, un grand sourire aux lèvres. Surtout des œuvres abstraites. Ou absurdes, comme dit mon ami Jake. Ce n’est pas vraiment absurde, mais… les autres peignent ce qu’ils voient. Moi, je peins ce que je ressens. Ça peut paraitre étrange d’échanger un sens contre un autre, mais de cette transmutation nait une certaine beauté.
Plus tard, Addie apprendra à demander des secrets, des détails que seul un ami ou un confident connaît. Malgré ce stratagème, elle ne s’attirera pas toujours leurs grâces. On la traitera de filoute, de sorcière, d’esprit, de folle à lier. On la chassera pour une myriade de raisons, alors qu’une seule suffit : ils l’oublient. (Page 164)
La lecture, comme elle l’a découvert, permet de vivre un millier de vie - ou de trouver la force d’en vivre une seule, incroyablement longue.
Le genre de robe qui nécessite au moins quatre mains pour l'enfiler et autant pour l'ôter - tout en hanches rembourrées, manches à volants et corsage trop serré pour respirer. A cette époque, la haute société parisienne est ficelée comme un paquet destiné à rester fermé.
Il est tellement plus facile de partager un secret que de le conserver.