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Critique de florencem


J'ai une relation assez étrange avec les romans de Victoria Schwab dans le sens où je les adore mais ils mettent tellement de temps à démarrer que je suis des fois un peu découragée lors de mes lectures... C'est dommage parce que je pense que c'est cette attente trop longue à voir les choses bouger qui fait que je ne peux pas dire que ses romans sont des coups de coeur... Enfin, j'ai tout de même adoré ce second tome, pas d'inquiétude non plus.

Comme je viens de l'annoncer, le début du roman a été assez long pour moi. Non pas que découvrir Lila dans son nouvel environnement n'était pas sympathique, tout comme appréhender les dilemmes de Kell, mais voilà, presque la moitié de l'histoire consacrée à cela... c'est beaucoup. Je me suis demandée quand les choses sérieuses allaient vraiment commencer, si elles allaient commencer tout court même. Encore une fois, cela était intéressant et je comprends que Victoria Schwab veuille vraiment nous imprégner de la psychologie de ses personnages, mais réduire un chouïa la première partie ne m'aurait pas déplu. Quand l'annonce du tournoi est apparue, je me suis enfin dit que les choses sérieuses allaient pointer le bout de leur nez, et j'ai eu un nouveau regain dans ma lecture, fort heureusement.

Il faut aussi dire que j'ai un peu de mal avec Lila et cela depuis le début. J'ai une relation que je qualifierais de "je t'aime, moins non plus" avec elle. C'est un personnage très original à de nombreux égards, elle sort de l'ordinaire surtout dans un monde du Young Adult qui prône les héroïnes fortes, intelligentes et surtout droites. Lila remplit les deux premiers critères haut la main, mais elle a plutôt un côté anti-héros qui parfois m'agace. J'aime son côté intrépide et l'auteur nous a très bien fait cerner son caractère. Mais malgré mes connaissances concernant son passé, je n'arrive pas à lui pardonner son côté égoïste et tête brûlée. Elle ne pense jamais aux conséquences de ses actes, jamais. Comme beaucoup de personnages du roman, je me demande vraiment comment elle a fait jusqu'ici pour rester en vie... Et j'ai aussi l'impression qu'elle n'apprend pas de ses erreurs. A contrario, elle peut se montrer adorable, pleine d'humour et d'espièglerie. Une ambivalence qui me déconcerte...

Kell, quant à lui, est en pleine période de doute. Après les événements de la nuit noire, son monde a totalement changé. Ses parents adoptifs le traitent différemment, Rhy le fait tourner en bourrique (enfin plus que d'habitude), sa magie semble le rendre plus instable et son rôle d'Antari de la monarchie d'Arnes le pèse au plus haut point. Autant vous dire que notre héros est encore plus taciturne que dans le premier tome. et le voir souffrir autant, après tous ses sacrifices, est assez insupportable. Heureusement, son petit frère est là pour égayer un peu son quotidien et Rhy nous sort une idée totalement inattendue pour redonner du baume au coeur à son aîné. Leur relation est vraiment très bien exploitée dans ce second tome et c'est un pure bonheur de les voir interagir surtout après les événements du dernier tome. le fait que leurs vies soient liées rend tout plus compliqué et ils doivent tous les deux trouver un équilibre. Rhy aurait voulu ne pas être ressuscité, tandis que Kell se sent encore plus pris au piège. Et pourtant, l'amour qu'ils partagent tous les deux n'en est que plus renforcé. Et c'est là que le bas blesse. Je m'explique. Rhy et Kell se considèrent comme deux frères. On ne peut pas remettre en cause cela. Par contre, Maxim et Emira... ils ont élevé Kell et je peux comprendre que l'un comme l'autre doivent penser à l'avenir du royaume, mais leur conduite... Elle m'a écoeurée. Je ne sais pas vraiment ce qu'ils pensent tous les deux, mais j'ai eu l'impression qu'ils ne voyaient en fin de compte l'Antari que comme un pion, rien de plus. Et c'est froideur... J'ai été heureuse de voir Kell se rebeller à un certain point même si les conséquences sont tragiques. Si les souverains avaient pris en compte l'aspect humain de leur fils adoptif et pas seulement son statut, bien des choses se seraient passées différemment.

Et j'en viens à... pas mépriser, le mot est trop fort, mais je n'arrive pas à avoir de la sympathique pour les deux monarques... Et quand j'entraperçois ce qu'il va arriver dans le dernier tome... Je ne peux que les blâmer. Et je n'aime pas cela, tout comme les horreurs qui se profilent. J'en viens à vouloir le troisième tome rapidement, tout comme à le détester par avance car j'ai le pressentiment que des choses horribles vont arriver. Mais je trouve aussi cela positif. Un roman qui ne me ferait rien ressentir ne serait pas un bon roman.

Mais revenons un peu à quelque chose de moins dramatique avant de conclure ma chronique : l'Essen Tasch. le tournoi, qui au final, n'occupe qu'une petite partie du tome a tout de même le mérite d'avoir redonné de l'énergie au roman. Il n'est pas facile de narrer des combats, mais Victoria Schwab y parvient sans mal, et surtout, elle met en avant la magie qui règne dans le Londres Rouge. C'était palpitant et fort intéressant. Nous découvrons d'autres populations et le côté politique de ce monde en devient même encore plus complexe. On a vraiment une vision plus globale de ce qu'il se passe dans le Londres Rouge et même si cela ne présage pas vraiment du bon pour la suite, l'Essen Tasch nous ouvre vraiment les portes d'un autre univers en quelque sorte. Sans compter qu'il met bien en avant un nouveau personnage, Emery, qui je l'avoue me plait beaucoup.

Un second tome réussi malgré quelques longueurs. J'ai hâte de poursuivre surtout que la fin nous laisse à l'agonie (non, je n'exagère pas du tout) et que la fin s'annonce assez épique. Attention par contre aux très nombreuses coquilles qui sont présentes notamment dans la premier partie du roman.
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