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Critique de Zippo


L'auteure, allemande native de Manheim, découvre que son grand-père paternel a acquis une entreprise, appartenant à un Juif victime de la spoliation de ses biens prévue dans les lois raciales de Nuremberg de 1935.
Partant de cette découverte, Géraldine Schwartz analyse l'état d'esprit de la population allemande sous le régime nazi et dans les années qui ont suivi la fin de la Seconde guerre mondiale, ainsi que la prise de conscience des crimes nazis depuis 1945.
Elle met bien en relief le "laisser faire" de la population, l'indifférence pour les rafles...

De mère française, elle ne manque pas de s'intéresser aux réactions de la population française face aux agissements de l'occupant nazi.
Malgré l'interdiction de la diffusion à la télévision par la censure en 1970 du documentaire le Chagrin et la Pitié de Max Ophuls, et grâce aux travaux de l'historien américain Robert Paxton, notamment avec son ouvrage majeur La France de Vichy, la vision "résistancialiste" majoritaire dans le peuple français vole en éclats et ce, pour une vérité beaucoup très sordide...Tant en Allemagne, qu'en France, l'auteure nous décrit l'esprit rapace des concitoyens des déportés qui se précipitaient pour acquérir les biens de ces malheureux, parfois peu de temps après leur rafle...

Géraldine Schwartz ne manque pas de nous mentionner des pays (Autriche et Italie) ayant participé à des tueries de masse sur des populations civiles...et qui pratiquent une totale amnésie.

Il y a de grands moments dans cet ouvrage, comme l'évocation de la conférence d'Evian de juillet 1938, au cours de laquelle 32 pays (dont la France, la Grande Bretagne, les Etats Unis...) confirment leur refus d'ouvrir leurs ports aux Juifs allemands en danger, qualifiés de "réfugiés" et jamais de Juifs...
Géraldine Schwartz ne manque pas de faire le parallèle avec le problème actuel des réfugiés...

Sans agressivité, mais avec détermination, l'auteure dénonce les égoïsmes nationaux et la montée de l'extrêmisme de droite en Europe centrale.
Ce livre, d'une lecture aisée par son écriture élégante malgré le sujet oppressant, a pour principale qualité d'être sans concession.
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