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Critique de dedanso


Avec la suite des Malheurs de Sophie, j'ai retrouvé tout ce qui plaît dans les récits de la Comtesse de Ségur : une enfance idyllique, amour maternel, bonté et générosité, jeux, amitié, nature préservée, aventures de toutes sortes...

Mais il y a également des passages difficiles (la mort de personnages importants, la misère du peuple, la maladie, la maltraitance physique et morale que subie Sophie...). La Comtesse de Ségur écrit un récit vraisemblable dans lequel les petits filles du XIXème siècle devaient sans doute se retrouver.

Cependant, je n'ai pu m'empêcher de lever les sourcils à certains moments. Par exemple lorsqu'il est dit à Sophie qu'elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même si elle est maltraitée par sa belle-mère.
Ou encore le passage dans lequel Mme de Fleurville explique que l'on ne peut éprouver de l'amour que pour une enfant exemplaire. Si l'on n'est pas parfait, on ne mérite que pitié*.
Et que penser de nos jours de l'emploi répété du mot "négresse" dans le spectacle théâtral organisé en l'honneur de la bonne Elisa (spectacle qui met d'ailleurs en scène une haïtienne qui, en femme bonne -par opposition à toutes les autres personnes de couleur- a sauvé ses maîtres lors du massacre de Saint-Domingue en 1804) ?

Voilà quelques éléments qui ont gêné ma lecture. Même si je sais bien qu'il faut replacer cet ouvrage dans son contexte historique et social, j'avoue que j'ai eu du mal à accepter cette morale de l'effacement de soi, pas seulement comme un gage de bonté mais aussi (surtout) comme un gage de normalité sociale. Pas le droit à l'erreur ou à la différence, même à 5 ans...

Ne vous méprenez pas cependant ; ces éléments, s'ils sont bien réels, sont minimes par rapport à l'ensemble de l'oeuvre. Ils ne m'ont donc pas empêchée d'apprécier tout de même ma lecture.
Il me tarde de faire lire ce livre à ma fille afin de savoir ce qu'elle ressentira, avec ses yeux d'enfant.



* "Voilà Sophie que je vous ramène, mes chères enfants, non pas la Sophie d'avant-hier, colère, menteuse, gourmande et méchante ; mais une Sophie douce, sage, raisonnable ; nous la plaignions jadis, aimons-la bien maintenant : elle le mérite".
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