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Critique de Eve-Yeshe



Cette BD s'ouvre sur une planche de New-York qui s'éloigne peu à peu dans le sillage d'un navire sur le pont du quel un homme, Stefan Zweig scrute mélancoliquement cette ville qu'il a dû quitter car il n'avait qu'un visa provisoire.
Il a fui l'Allemagne Nazie qui a brûlé tous ses livres. Nous sommes le 15 août 1941. Il est accompagné de sa deuxième épouse Lotte qui est sa secrétaire et tape ses manuscrits.
Le champagne coule à flots sur le paquebot mais il est triste. Un groupe de Juifs veut l'inviter pour la prière mais il refuse, il a perdu la foi.
L'ombre de Friderike, la première femme de Sweig est toujours là. Lotte a parlé durant des heures avec elle pour le dernier livre qu'il est en train d'écrire « le monde d'hier » où il évoque les souvenirs et Friderike a été son épouse très longtemps, son « aide-mémoire » comme il l'appelle.
Lotte est jalouse de son passé. Elle le stimule pour qu'il se remette à son livre sur Balzac. Mais le coeur n'y est pas. Il a soixante ans, sombre dans la mélancolie alors que Lotte souffre de plus en plus de son asthme.
Ils arrivent à Rio, où ils espèrent démarrer une nouvelle vie et il propose son manuscrit à un éditeur. En prenant le taxi au retour, le chauffeur a des paroles malheureuses « il débarque des navires entiers d'étrangers tous les jours, comme si notre pays devait accueillir tout la misère du monde… enfin, il ne faut pas se plaindre, cela fait marcher le commerce, les gens comme vous ».
Pendant qu'il discute avec l'éditeur, Lotte va faire du shopping… elle veut organiser l'anniversaire de Stefan entouré d'amis… et tout ne se passe pas comme elle l'espérait, et Zweig n'est pas le bienvenu pour tout le monde dans les hautes sphères…

Ce que j'en pense :

Cette BD est magnifique. Il y a en alternance des images gais (par exemple le carnaval de Rio) et des images mélancoliques. Les auteurs alternent ainsi les couleurs entre l'orangé et le bleu pâle.
Elle est vivante, les personnages se meuvent dans l'espace et chaque geste à son importance, une main qui se pose sur une autre, une page de manuscrit qui s'envole… les images sombres de l'Allemagne avec les livres qui brûlent et la légèreté des jeunes filles insouciantes qui se promènent au bord de la plage.
Une autre belle image, lumineuse, où apparaissent tous ses amis écrivains avant l'arrivée d'Hitler et plus loin le gris des barbelés. La belle robe rouge de Lotte qui danse, aérienne.
En conclusion, des dessins magnifiques et des dialogues très bien écrits. Les trois dernières pages sont sublimes. J'aime beaucoup Stefan Zweig, cela se ressent dans ce que j'écris, mais je persiste c'est une superbe BD.

http://eveyeshe.canalblog.com/archives/2013/12/03/28577438.html

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