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Critique de bobfutur


Livre noir, fataliste, mais avec une étrange douceur, comme celle des créatures mi-humaines mi-porcines, les "motos", qui peuplent la contrée décrite dans la partie future du livre.

Le talent de Will Self est indéniable pour conter cette double histoire, mi-drame sociale urbain, mi-fable rétro-futuriste (bien que la possibilité d'un futur hautement technologique, "cornucopien", apparait aujourd'hui comme beaucoup plus improbable qu'à l'âge d'or de la SF XXème siècle...). La partie actuelle du livre est beaucoup plus nuancée que le résumé ne le laisse paraitre.

Certes, Dave Rudman n'est pas le gendre idéal, mais de là à le qualifier de "pire des hommes", il y a un gouffre. Pour la vraie caricature du chauffeur de taxi raciste et sans complexe, voyez plutôt du côté de la file des voitures à l'aéroport de Marignane, vous serez mieux servis...

Etonnants, tous ces commentaires négatifs sur l'écriture; fluide, sachant sauter d'un registre à l'autre, sans fioritures, et ultra-réaliste quant à sa version d'un futur plongé dans l'ignorance du Livre Unique, un sabir SMSesque, dont il faut un chapitre pour s'y habituer pleinement (quelques lignes si l'on a moins de 30 ans...).

Les chapitres alternent entre les deux époques, elles-mêmes suivant des épisodes sans chronologie linéaire, mais parfaitement agencés pour le développement de l'histoire et des personnages. La partie contemporaine fait froid dans le dos, au point peut-être de rendre à l'anti-héros Dave un caractère attachant, sans pour autant essayer de justifier sa misanthropie. le personnage de Michelle, qui dans le futur est synonyme de mal, est un peu excessif à mon goût, rendant soluble dans n'importe quel liquide la misogynie, surtout au vue de sa terrifiante omniprésence dans ce futur imaginé.

Habile, car malgré une charge sous-jacente contre les dogmes religieux, la xénophobie et le patriarcat, ce livre ne verse jamais dans le moralisme niais ou dans le manichéisme, mais tend plutôt vers une résignation aux radicalismes de tout bord, nous menant quoi qu'il arrive vers notre perte, avec comme seul échappatoire, l'amour, pour ceux qui peuvent se le permettre.
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