AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pavlik


Cet album de Blake et Mortimer, le 23ème, est un pont lancé à travers le temps. Réalisé par le tandem Yves Sente (scénario) et André Juillard (dessin), à qui l'on doit, entre autres, la "Machination Voronov", un des meilleurs épisodes post Jacobs, ce "Bâton de Plutarque" nous propose de faire le lien entre deux époques (celle des albums de Jacobs et celle de ses successeurs), mais également entre L Histoire et l'uchronie.
Au niveau chronologique il se situe dans la continuité du "Sarcophage du 6ème continent" et du "Serment des cinq lords", deux albums écrits et dessinés par, tiens, tiens, Yves Sente et André Juillard. Par ailleurs, l'histoire, se déroulant juste avant le "Secret de l'Espadon", peut-être vue comme l'introduction de la célèbre trilogie, mais également comme le lien qui ancre l'imaginaire à la réalité historique, c'est-à-dire la deuxième guerre mondiale à la troisième, imaginée par Jacobs, en son temps.

"Le Bâton de Plutarque" nous plonge en 1944, à la fin du conflit. Blake est un intrépide pilote de la RAF, en poste sur le porte-avion Intrepid, et malgré l'expérience du "Serment des cinq Lords", il n'a encore aucun lien avec le MI6. Mortimer est un scientifique de haut vol, oeuvrant déjà, dans le secret absolu, à la conception de l'Espadon. Les deux hommes se connaissent de loin (voir le "Sarcophage du 6ème Continent") mais ne forme pas encore de duo. Les autorités Britanniques ont déjà connaissance de la menace que représente l'Empire Jaune de Basam-Damdu, et c'est bien dans l'optique de s'en prémunir qu'elles ont lancé la réalisation de l'Espadon. Mais pour l'heure, l'ennemie à abattre est l'Allemagne nazie et ses alliés. Cet album est l'occasion d'assister à la première rencontre entre Olrik et Blake et de savoir dans qu'elle armée il obtint ses galons de colonel, ainsi que ses origines. L'éternel adversaire est déjà à la solde de l'Empire Jaune et l'on comprend que c'est son travail de sape, facilité par la focalisation des alliés sur les allemands, qui permettra la victoire écrasante de Basam-Damdu.

L'opération Overlord est dans les tuyaux mais, afin de maximiser ses chances de succès, une véritable guerre de l'ombre s'est engagée, une guerre dont les armes sont l'information et la désinformation. Blake et Mortimer sont donc recrutés, par le MI6, pour mener à bien l'opération Narval, qui consiste à mettre en place une série de balises, en mer Méditerranée, imitant le bruit de sous-marins, afin d'induire les Allemands en erreur, quant à l'endroit du débarquement et donc, par conséquence, de provoquer la dispersion de leurs forces. Cet album est donc un véritable hommage à ces hommes et ces femmes, qui oeuvrèrent dans la plus grande discrétion et qui permirent, en grande partie, la victoire des alliés. L'hommage vaut aussi bien pour les hommes de terrain (Blake), que pour les scientifiques de Bletchley Park (Mortimer) qui cassèrent le code Enigma des allemands (Turing n'est pas cité, mais on pense forcément à lui).

"Le Bâton de Plutarque" est donc une franche réussite, on y retrouve bien l'esprit de Jacobs et l'objectif de relier passé et présent est pleinement atteint.
Commenter  J’apprécie          240



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}