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Critique de thedoc


Première rencontre avec Luis Sepulveda, disparu récemment. Curieuse de découvrir cet auteur chilien à la renommée internationale, je n'ai pu me procurer (confinement oblige, merci gonewiththegreen) que cet ouvrage, "La fin de l'histoire". Je le dis d'emblée, je suis restée un peu sur ma faim et voici pourquoi.

Ce thriller, très orienté politiquement, nous met en présence d'un ancien gérillero, Juan Belmonte, qui coule des jours paisibles avec sa compagne Véronica en Patagonie jusqu'au jour où les services secrets russes le contactent pour contrecarrer un complot au Chili. Ce dernier, mené par des cosaques nostalgiques ainsi que d'anciens compagnons d'armes de Belmonte, vise à libérer de prison Miguel Krassnoff, ancien général de l'armée de Pinochet et descendant du dernier ataman, emprisonné pour sa participation à la répression et à la torture pendant la dictature militaire.

Si l'intrigue du roman et le personnage de Juan Belmonte - un ex-guérillero aguerri, bourru, efficace et tendre - m'ont séduite de prime abord, j'avoue m'être un peu perdue par la suite lors de l'évocation des souvenirs de guérilla du personnage principal qui nous fait parcourir de manière rapide et un peu confuse trente années d'histoire du Chili, mais évoque aussi ses faits d'armes en Bolivie, au Nicaragua, en RDA, à Cuba et en Union soviétique. L'histoire du fameux complot est surtout prétexte pour l'auteur - et on l'excuse vu la teneur du sujet - de revenir sur des faits historiques qu'il connaît bien, comme les temps d'opposition politique et de lutte armée au Chili, en passant par les horreurs perpétrées durant la dictature militaire à la Villa Grimaldi.
Luis Sepulveda, à travers le sinistre Miguel Krassnoff, personnage malheureusement véridique, revient également sur le rôle qu'ont joué les Cosaques durant la Seconde guerre mondiale, puis sous les dictatures militaires en Amérique du Sud. Anti-révolutionnaires au service de la Russie blanche durant les premiers temps du bolchévisme, ils font une alliance avec les nazis avant de suivre l'exemple de quelques-uns d'entre eux qui vont mettre leur "technique d'interrogatoire" au service des juntes militaires.
Oui, comme toutes les horreurs perpétrées par des dictateurs fous et combattues par des résistants acharnés, il faut en parler pour ne pas oublier. On excuse alors que 150 pages pour évoquer tout cela, c'est beaucoup trop court et que l'on reste un peu perdu dans ce condensé historico-politique, par ailleurs extrêmement intéressant.
L'essentiel pour Luis Sépulveda est là : « La littérature raconte ce que l'histoire officielle dissimule. »
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