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Critique de Bonheur_Lecture


Tout d'abord, je tiens à remercier les Éditions Sonatine et Netgalley pour ce partenariat.

Clarisse Serre est une avocate qui à mes yeux n'a pas choisi la simplicité puisqu'elle a décidé de s'orienter dans le pénal ! En plus d'être une femme dans ce milieu très masculin (ces avocats qu'on appelle « ténor du barreau »), Clarisse Serre fait le choix de s'installer à Bobigny, banlieue parisienne, moins en lumière, moins facile d'accès et avec toutes les difficultés que ce 9.3 implique. Quel client de renommé irait jusqu'ici pour choisir une avocate ? Pourtant, elle a pris ce risque et travaille maintenant depuis de nombreuses années à Bobigny, chose qu'elle ne regrette absolument pas.
Elle décide, par ce livre, de nous embarquer dans son quotidien.

Avant tout, Clarisse Serre nous parle de son métier d'avocate. Elle nous livre des exemples concrets, sans jamais trahir le secret professionnel, ce que j'ai adoré parce que les termes du code Pénal sont souvent incompréhensibles pour nous qui sommes en dehors. Souvent, lorsque je suis une grosse affaire judiciaire à la télévision, je me dis que jamais je n'aurais pu faire avocate, jamais je ne pourrais défendre une personne qui a commis l'indéfendable à mes yeux. Mais elle a un certain recul que je n'ai pas et dont je ne sais pas si je serais capable : tout le monde a le droit d'être défendu. Elle ne fait pas son métier pour ses clients mais seulement pour défendre.

Elle le dit d'ailleurs sans détour, être avocate pénaliste, c'est être esclave de son métier. Elle l'assume pleinement. Être avocat ce n'est pas un métier, c'est une vocation. Avec tout ce que cela comporte, comme joie lorsque sa plaidoirie a été entendue et qu'une victoire est au bout, comme doute lorsqu'elle n'a pas l'impression d'avoir fait une plaidoirie correcte à ses yeux, comme peine lorsqu'elle n'a pas réussi à être entendue à juste titre... Être avocate c'est aussi savoir mettre des limites avec certains clients pour lesquels elle a pourtant de l'affection afin de ne pas être discrédité par les juges ou la partie adverse. C'est passer d'un dossier à défendre dans le Sud le matin et à Paris l'après-midi. C'est être sur tous les fronts, jour et nuit, les week-ends, lors des vacances...

J'ai trouvé La lionne du barreau vraiment très intéressant. Elle nous parle sans langue de bois, mais surtout avec une passion telle qu'on ne peut s'empêcher de tourner les pages pour savoir la suite.
Elle évoque, toujours avec respect cette justice qui a totalement changé au fil des années à cause de la société. Elle n'a pas peur d'évoquer le manque de moyen pour que justice se fasse correctement. Ou encore la dégradation des liens qui sont censés unir les corps de métier de la justice : juge – magistrat – avocat. J'ai parfois fait des bonds en constatant qu'il était habituel qu'on convoque un(e) avocat(e) pour 13h30 alors que leur dossier ne passera pas avant 17h minimum, quel manque d'organisation, comme si la justice ne croulait pas sous les dossiers à traiter...

Sincèrement, ce livre m'a amené à un bon nombre de réflexions. Cela m'a permis de m'ouvrir un peu plus l'esprit sur des idées que j'avais et qui étaient pourtant très arrêtées depuis des années et pour cela, je la remercie !
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