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Critique de cannibalector


Le reich annexe l'Alsace et la Moselle en octobre 1940 et intègre les hommes en âge de se battre dans l'armée allemande.
Jean, 19 ans, lorrain , craint de subir le même sort : il quitte sa famille et se réfugie dans le sud de la France.
Pour ne pas être un "malgré nous", il deviendra un héros malgré lui.
Odette, à la mort de son mari, quatre enfants à charge, décide de lui rester fidèle pour le restant de ses jours. Héroïne ?

Jean nous raconte sa vie de maquisard en juillet et août 1944 dans le massif de l'Oisans. Il est grièvement blessé lors d'une mission visant à récupérer des armes dans un train. Il est soigné dans un hôpital de fortune puis amputé quelques jours plus tard.
Parallèlement, en chronologie inversée, nous assistons au décès d'Odette que nous apprenons à connaître au fur et à mesure des chapitres : sa foi, son amour des autres , ses déceptions, ses incompréhensions et ses souffrances mais aussi son putain de caractère !

Les "fritz" ont décidé d'éliminer les résistants; ceux ci fuient, à la hâte, de plus en plus vite , de plus en plus haut, tout en haut de L'oisans, beaucoup trop haut pour Jean : Impossible de hisser son brancard au delà; Il se retrouve donc seul caché dans un éboulis de pierre. Jean a atteint son point culminant, son acmé.
Douleur, faim, froid, désespoir, honte mais tout au fond de lui toujours une espérance qui lui permet de tenir. Cinq jours plus tard, ses compagnons viendront le libérer.

Magnifique et pudique roman. Une structure narrative ingénieuse arqueboutée sur un langage soutenu mais un style direct et facile d'accès, une recherche historique approfondie permettent à l'auteur de faire revivre son père et sa mère le temps d'une histoire.

D'étranges hauteurs.
Bien sur ce titre évoque le martyr de Jean pendant cinq jours à plus de 2000 mètres d'altitude.
Mais ce roman nous parle surtout des hauteurs de l'âme :
- Tenir d'abord contre les étranges bassesses de la vie
- Lutter contre cette fatalité : ouate qui nous endort et qui souvent nous fait crever
- Respecter ses valeurs ; celles transmises par nos parents, celles que l'on se construit par notre bienveillance, par l'amour des différences, par nos rencontres, par notre foi
- Suivre son instinct ; non pas un instinct primaire mais un instinct lumineux, un instinct que l'on peut voir que si l'on reste debout la tête tournée vers le ciel

Un beau roman, une belle histoire, l'histoire de l'auteur mais aussi la nôtre maintenant. C'est la magie de la littérature.
Merci monsieur Seyer

Mais ce n'est que mon humble avis
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