" Mais le sujet de ma honte n'est pas ce que j'ai pu faire c'est ma personne toute entière"
Ainsi entre t-on dès les premières pages, dans l'histoire d'un divorce intérieur. le récit est dense et fort, dans un trompe l'oeil qui fait plonger le lecteur dans le quotidien d'Anna, les mystères d'une autre vie souterraine et cachée, s'y installent progressivement . le récit n'a pas la forme d'un conte, nous ne sommes pas dans "L'écume des jours" et Anna n'est pas Chloé. L'écriture de
Florence Seyvos reste toujours à distance de son personnage, les deux vies d'Anna s'inscrivent dans un quotidien omniprésent, habité par le mystère de sa maladie et de ces comprimés blancs et bleus. La force du récit tient à la subtilité dans laquelle l'autre Anna prend forme, sans que l'auteur ne tranche les questionnements qui ne manquent pas de nous interpeller.
A chacun de déterminer qui est Anna, adolescente en souffrance, schizophrène, ou éternelle" Luminata" à la recherche d'elle même?
"Le lecteur se trouve libre de choisir sa vérité, entre la singularité du personnage, et une allégorie plus générale de la part d'ombre que l'humain recèle.
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