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Critique de BillDOE


Haïti, 1998, le corps d'une femme est retrouvé sur l'autoroute 1 à bord de sa voiture criblée de balles. Elle est identifiée comme étant Jacqueline Scott, reporter freelance et photographe, mariée à Parmentier, trafiquant de drogue. Ce dernier est incarcéré à Miami, accusé d'avoir organisé le meurtre de son épouse. Il charge l'agent à la retraite Conrad Dolan d'enquêter pour l'innocenter. Il lui doit bien ce service car il a été son informateur. Dolan contacte alors Tom Harrington, avocat international en poste à Haïti, pour l'aider dans ses recherches qui vont mettre à jour les multiples identités de la victime, Jacqueline Scott, allias Renée Gardner, allias Dorothy Chambers, allias Dorothy Kovacevic, allias « La femme qui avait perdu son âme »….
Bob Shacochis a mis dix ans pour écrire ce roman d'espionnage à l'architecture particulière qu'il aurait pu appeler « On ne meurt que deux fois ». Il le divise non pas en cinq chapitres mais en cinq livres. L'auteur atteint de troubles cardiaques pensait qu'il allait mourir d'un jour à l'autre, aussi a-t-il rédigé les différentes parties comme des histoires indépendantes, reliées entre elles par un personnage centrale : une « Mata Hari » séduisante, moderne et mystérieuse. Il s'est avéré qu'il ne s'agissait que de fibrillation atriale parfaitement soignable.
Il mélange les styles partant d'un simple polar, le meurtre d'une jeune femme, il ouvre son histoire sur un roman d'espionnage, en y mêlant FBI, CIA et différents services secrets militaires américains, pour donner une dimension géopolitique internationale. Comme le dit l'auteur lors d'une interview : « J'étais une pute cherchant des clients. »
Son roman est écrit comme un reportage. Il y met des éléments qu'il a lui-même connu comme cette femme qui a perdu son âme réellement en Haïti, alors qu'il était reporter là- bas.
Pour cette oeuvre monumentale, il sera finaliste du prix Pulitzer en 2013 mais le jury lui préférera « La vie volée de Jun Do » d'Adam Johnson.
Remarquablement bien écrit, c'est une histoire dont la lecture est parfois déroutante et où le lecteur peut se sentir perdu mais il est poussé par un besoin irrépressible de connaître la vérité, vérité qui se dévoile petit à petit comme les poupées russes, les matrioskas.
Traduction de François Happe.
Editions Gallmeister, 789 pages.
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